Mikhaïl Kalachnikov, l'inventeur du fusil d'assaut soviétique AK-47, est mort lundi dans sa ville d'Ijevsk, capitale de l'Oudmourtie, à 1300 km à l'est de Moscou. Il était âgé de 94 ans.
Sa célèbre arme automatique a été déclinée en de multiples modèles et vendue à des millions d'exemplaires dans le monde. Mais Mikhaïl Kalachnikov, parmi les citoyens les plus décorés par son pays, n'a retiré presque aucun bénéfice financier de son invention, utilisée par les armées de quelque 80 pays.
Il a vanté toute sa vie la simplicité exemplaire de cette arme, emblématique de l'URSS, puis de la Russie. Le fusil AK-47 restera sans doute encore longtemps l'arme la plus répandue sur la planète, car sa production est plus ou moins hors de contrôle.
Légère et fiable, la "kalach" a valu à son inventeur le respect de tous les spécialistes. Uzi Gal, l'inventeur israélien de la mitraillette Uzi (mort en 2002) avait confié à Kalachnikov: "Vous êtes un constructeur inégalé et le plus compétent".
Dans son ouvrage intitulé "The Gun", Christopher Chivers explique : "La kalachnikov est l'arme de prédilection de la guérilla, du terroriste, de l'enfant soldat, du dictateur et du criminel".
Elle est d'une telle simplicité que le novice peut s'en servir aussi bien que le professionnel, ce qui en fait une arme extrêmement meurtrière.
Avec une cadence de tir allant jusqu'à 600 coups par minute, elle est maniable et d'une robustesse à toute épreuve, quelles que soient les conditions climatiques dans lesquelles elle est utilisée.
L'AK-47 est toujours un symbole national en Russie, où chacun, garçons et filles, en apprenait le maniement au lycée jusqu'à la chute du régime soviétique en 1991.
Le fusil devient le symbole de la lutte armée pour l'indépendance, et orne de nombreux drapeaux, dont celui du Mozambique ou celui du mouvement chiite Hezbollah.