Les professionnels valaisans de la montagne et du sauvetage sont préoccupés par un début de saison meurtrier du point de vue des avalanches. Ils avouent leurs difficultés à informer et sensibiliser le public, et en premier lieu des vacanciers. Le week-end s'annonce périlleux.
Le danger d'avalanche est actuellement marqué sur l'ensemble du massif alpin valaisan et le restera pour plusieurs jours au moins, a expliqué le météorologue Robert Bolognesi vendredi lors d'une conférence de presse. Ce danger, ajouté à une masse toujours plus importante de skieurs hors-pistes, suscite de nombreuses craintes.
Le week-end qui arrive doit être classé rouge, en particulier la journée de vendredi, estime Eric Balet, directeur des remontées mécaniques de Verbier (VS). Jeudi, il est tombé 20 à 25 centimètres de neige très froide sur un manteau particulièrement instable, augmentant considérablement le danger de déclenchement d'avalanche au passage de skieurs.
La situation est d'autant plus difficile à expliquer que les quantités de neige sont deux fois moindres que l'an dernier à pareille époque. La couche de neige en contact avec le sol est particulièrement fragile, surtout au nord et au-dessus de 2000 mètres, explique M. Bolognesi.
C'est malheureusement là où sont tous les skieurs que l'on trouve la plus grande instabilité", précise le spécialiste. Les différentes couches de neige ne se sont pas amalgamées et ont tendance à glisser les unes sur les autres. Il y a peu d'avalanches spontanées, les coulées sont de faible envergure, en revanche presque toutes les pentes sont concernées.
Pierre Mathey, président de l'association suisse des guides de montagne, rappelle que 90% des avalanches sont déclenchées par les victimes elles-mêmes. Et trop souvent les adeptes de hors-pistes s'élancent à la "queue leu-leu" sur les pentes, ce qui accroît le risque. Pour le réduire au minimum la règle d'or est: une personne à la fois sur une pente.