L'aide à long terme en cas de catastrophe naturelle doit être planifiée dès la phase d'urgence. Tirant les conclusions de son action quatre ans après le tremblement de terre en Haïti, la Chaîne du bonheur (CdB) a plaidé jeudi pour une aide efficace et adaptée aux besoins de la population locale.
Malgré des contextes différents, l'organisation souhaite profiter des leçons de la crise haïtienne pour éviter de répéter les mêmes "erreurs" aux Philippines, frappées en novembre par le typhon Haiyan. Il faut éviter notamment que le déploiement rapide de l'aide d'urgence ait des effets négatifs sur l'aide ultérieure, ont indiqué ses responsables devant la presse à Berne.
En Haïti, après le séisme du 12 janvier 2010, la CdB et ses ONG partenaires ont ainsi choisi d'inscrire leur action dans une perspective à long terme. Elles ont privilégié la construction de logements permanents pour les victimes du séisme, alors que d'autres acteurs installaient des milliers d'abris temporaires.
Cela demande du temps, a souligné l'architecte Marina Marinov, membre de la commission des projets de la CdB. Pour que la population puisse s'approprier ces maisons, il faut impliquer les communautés et les autorités locales et tenir compte des spécificités sociales et culturelles du pays.
L'accompagnement des projets par des experts haïtiens et internationaux ont en outre permis de "corriger le tir" en cours de route.
La Chaîne du bonheur avait récolté plus de 66 millions de francs suite au séisme en Haïti, ce qui en fait la troisième collecte de l'organisation. Sur cette somme, 20% ont été dépensés pour l'aide d'urgence et près de 80% pour la reconstruction et le développement. Pour les Philippines, le montant de la collecte est de 40 millions de francs, dont huit ont été investis dans l'aide d'urgence.