Le Tribunal du Nord vaudois a condamné jeudi un surveillant sous-chef à une peine pécuniaire de 60 jours-amendes à 50 francs avec sursis pendant deux ans. Il a été reconnu coupable d'avoir mis en danger la vie du détenu Skander Vogt, mort asphyxié dans sa cellule de Bochuz (VD).
La culpabilité du sous-chef de service ce soir-là ne saurait être minimisée, a déclaré la présidente du tribunal lors de la lecture du jugement à Renens. "Il n'a pas été à la hauteur".
Le tribunal lui reproche principalement d'avoir découragé les deux autres gardiens qui, s'étant rendu compte de l'état grave dans lequel se trouvait prisonnier, voulaient entrer dans la cellule. Quant à la directive qui impose la présence du Groupement d'intervention de la police (DARD) pour déplacer un prisonnier, un simple coup de fil à la directrice de piquet aurait permis de débloquer la situation.
Les huit autres prévenus ont été acquittés. Le Ministère public s'est dit satisfait de ce jugement nuancé. L'avocat de la soeur de Skander Vogt est également satisfait que les tribunal ait reconnu que des erreurs ont été commises.
Le procès de l'affaire Skander Vogt s'était tenu début novembre dernier. Le Tribunal de la Broye et du Nord vaudois devait juger les responsabilités de neuf prévenus renvoyés devant la justice à la suite du décès du détenu dans sa cellule de haute sécurité de Bochuz (VD).
Le drame était survenu durant la nuit du 10 au 11 mars 2010. Peu avant 00h50, Skander Vogt, 30 ans, met le feu au matelas de sa cellule après des mots avec les gardiens. Considéré comme dangereux, il ne sera pas extrait des fumées mortelles par le personnel qui veut attendre le DARD (détachement spécial) de la police cantonale. A 03h00, il est déclaré mort.