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Les balades qui font du bien: le dernier chemin muletier des Alpes

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Jeudi, 11 Août, 2016 - 05:57

Col de la Gemmi. Situé au-dessus de Loèche, le passage reliant le Valais au canton de Berne permet au randonneur de marcher sur les traces de l’histoire dans un cadre qui évoque le Grand Nord scandinave.

Juché à 2314 mètres d’altitude, le col de la Gemmi offre deux faces très contrastées. Au sud, un gouffre vertigineux plonge vers le village de Loèche, qui se devine au travers des nuages remontant de la vallée. Au nord, un plateau sauvage, doucement incliné, par paliers, descend vers le village bernois de Kandersteg. Pendant des siècles, les marchands et leurs mulets se sont croisés sur cette voie reliant le plateau suisse au Valais.

Aujourd’hui, les randonneurs les ont remplacés, mais le chemin est demeuré à l’identique puisque aucune route n’a été construite.
Témoin de cette époque révolue, l’hôtel Schwarenbach, solide maison de pierres de taille édifiée à 2060 mètres d’altitude sur un contrefort de la Felshore du côté nord du col, se propose aujourd’hui comme étape à mi-parcours. Les randonneurs y sont nombreux à prendre un verre, à dévorer le plat du jour ou même à passer la nuit dans la paix d’une des régions les plus isolées de Suisse.

Mais il n’en a pas toujours été ainsi. «Lors de son édification en 1742, l’immeuble servait de douane. Il est aujourd’hui l’un des plus anciens hôtels des Alpes», soutient son propriétaire, Peter Stoller. Cette douane permettait au Valais de prélever ses droits d’entrée auprès des voyageurs provenant du canton de Berne, la frontière, évitant les crêtes, passant quelque peu en aval du col côté Kandersteg. Après la suppression des barrières intérieures en Suisse, c’est l’essor du tourisme qui a conféré une nouvelle vie à la vénérable bâtisse.

Avant de mériter la terrasse avec vue sur les torrents et les marmottes, le randonneur doit livrer sa part d’effort. En premier lieu, s’il part de Loèche-les-Bains, il doit accéder au col même de la Gemmi avant de redescendre de l’autre côté. Deux voies s’offrent à lui: l’éprouvante ascension (trois heures) par le vertigineux sentier historique aux marches taillées dans la roche. Ou, plus facile, embarquer dans le téléphérique.

Moments d’intimité

Au sommet, il lui suffit de se laisser entraîner par la pente douce sur un large sentier si rassurant qu’il est emprunté par les personnes âgées, les familles avec jeunes enfants et poussettes et par les cyclistes à VTT. Sentiment de solitude exclu. Puis le randonneur passe en deux heures du décor glaciaire à celui des verts pâturages, via les rives du Daubensee, vaste lac de montagne. Sa course se termine à la station sommitale du téléphérique de Sunnbüel qui le ramène à Kandersteg. A moins qu’il ne choisisse de suivre un extraordinaire balcon dominant le val sauvage de la Kander, et donc de faire le reste du trajet à pied.

«Ce col est le seul des Alpes suisses à être accessible l’hiver aux randonneurs, même ceux qui ne sont pas munis de raquettes», affirme Peter Stoller. Mais ce que cet hôtelier aime tout particulièrement dans le cadre sauvage et isolé de son établissement, c’est le silence de la nuit hivernale. «J’aime faire une promenade à la lampe frontale dans la neige. Ou observer les évolutions du temps, absolument pas comparable à celui de la vallée en contrebas.» La Gemmi, passage très fréquenté depuis des siècles, sait réserver des moments d’intimité à qui sait les saisir.

Parcours: col de la Gemmi (téléphérique) – Schwarenbach – Sunnbüel (téléphérique) – Stock – Kandersteg.
Durée: d’un téléphérique à l’autre, compter 2 h de marche à la descente, 2 h 30 à la montée, sur un chemin très facile. Il est possible de varier les parcours, comme faire le tour du Daubensee (1 h 30, avec remontée au col de la Gemmi par une petite télécabine), par exemple. Du col à Kandersteg, 4 h 15.


Nos adresses dans les environs

Hôtel-restaurant Wildstrubel

Au col même, ce restaurant panoramique est relié à l’arrivée du téléphérique par un tunnel.
(027 470 12 01)

Lämmerenhütte

Perchée à 2501 mètres, à 1 h 30 de marche du col en direction du Wildstrubel et de son glacier, la cabane en bois du Club alpin sera malheureusement fermée dès le 21 août pour travaux. 
(027 470 25 15)

Hôtel Schwarenbach

Situé à mi-parcours, l’établissement offre une cinquantaine de lits hôteliers et une centaine de lits en dortoir. 
(031 675 12 72)

Stockhüttli

Au lieu-dit Stock, en contrebas de la station de Sunnbüel, il est possible de dormir dans ce chalet de la section Seeland du Club alpin suisse. 
(031 991 43 70)

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