Le quadragénaire qui avait tué sauvagement, en avril 2012, un homme de 77 ans à qui il devait 7000 francs a été condamné mercredi à 17 ans de prison par le Tribunal criminel de Genève pour assassinat et vol. La victime avait reçu au moins treize coups de couteau.
Le tribunal a relevé que l'assassin, âgé de 43 ans, avait donné deux coups violents et égorgé sa victime. Il avait poursuivi son but macabre avec acharnement et détermination malgré la résistance désespérée du septuagénaire, ne lui laissant aucune chance de survie. Il a ainsi tué pour sauvegarder sa réputation d'homme de bien ou pour ne pas avoir à rembourser sa dette, alors qu'il disposait de la somme.
Le quadragénaire s'était rendu chez son créancier avec un couteau à viande caché dans sa veste ainsi que des gants. Il le connaissait bien. Il le voyait même tous les jours dans le café de son frère où il travaillait. Il savait donc qu'il vivait seul et avait de l'argent chez lui.
Ecartant les déclarations contradictoires du prévenu sur le déroulement du drame pour se baser sur les aveux qu'il avait faits à son épouse lors d'un séjour au Kosovo peu après le crime, le tribunal estime qu'il a surpris sa victime. Contrairement à ses dires, il n'a donc pas discuté avec son créancier pour obtenir un délai pour le remboursement de sa dette avant de le tuer.
Ensuite, avec une "froideur extrême", l'accusé a fouillé méthodiquement l'appartement et volé plusieurs milliers de francs, ont relevé les juges. En pleine possession de ses moyens, il a fait des courses, mangé avec son épouse, payé des factures et s'est débarrassé de l'arme du crime. Puis il a passé la nuit au casino, où il a joué pendant dix heures d'affilée.
Contrairement au Ministère public, qui avait requis 18 ans de prison, les juges ont écarté l'addiction au jeu. Si les juges n'ont ainsi retenu aucune circonstance atténuante pour fixer la peine, ils ont relevé une certaine prise de conscience du quadragénaire quant à la gravité des faits.
Il a aussi été condamné à verser 30 000 francs pour tort moral à la compagne de la victime ainsi que ses frais d'avocats, comme le demandait la partie civile.
Avocate du condamné, Isabelle Poncet Carnicé avait affirmé que son client avait tué dans un moment de panique.