Un supporter a été condamné mardi à quatre ans de prison ferme pour avoir agressé une policière après un match de hockey en 2008 à Bienne. Le Tribunal Jura bernois-Seeland a reconnu cet homme de 24 ans coupable de lésions corporelles graves.
Le tribunal a la conviction que l'accusé avait bel et bien frappé la représentante de la police avec le pied droit dans la région de l'estomac alors qu'elle était à terre. Le prévenu a avoué avoir commis ce geste lors des précédentes auditions avant de relativiser de façon peu convaincante son rôle, a souligné le président du tribunal.
Par son comportement, ce supporter bernois a joué un rôle dans le déclenchement des violences à l'issue du match de hockey entre le HC Bienne et le CP Berne, selon le président. Plusieurs fans du club de hockey de la capitale avaient participé à l'agression, mais le Ministère public n'avait récolté suffisamment de preuves pour ouvrir une instruction que contre ce jeune Suisse.
La peine infligée est inférieure à celle demandée par le Ministère public. Le procureur avait requis cinq ans de réclusion. La défense avait elle demandé une peine n'excédant pas 24 mois de prison avec sursis pour lésions corporelles simples. L'accusé avait contesté une partie des faits reprochés. Il reconnaissait avoir tiré les cheveux de sa victime pour éviter qu'un copain ne soit interpellé.
Ce soir du 22 novembre 2008, la jeune femme, qui effectuait son service en tenue civile, avait suivi les événements à l'extérieur du stade après la victoire 6 à 1 du club biennois sur son rival de la capitale. Rapidement, la situation a dégénéré et des heurts ont éclaté entre supporters adverses.
La policière est intervenue lorsqu'elle a observé l'un des meneurs des supporters du CP Berne démolissant les vitres d'un bus des transports publics biennois. Alors qu'elle voulait ceinturer ce casseur avec un autre agent, elle a été assaillie par d'autres fans du club de la capitale et frappée.
Plus de cinq ans après son agression, la policière a expliqué devant le tribunal toujours souffrir de maux de tête et d'étourdissements. Elle a ajouté qu'elle éprouvait également des difficultés à se concentrer. Proche des larmes en évoquant ces événements, la policière a affirmé qu'elle restait traumatisée.
La justice lui a accordé 30'000 francs au titre de tort moral et de dommages et intérêts.