Sept éléphants de Sumatra, dans l'ouest de l'Indonésie, ont été retrouvés morts, probablement empoisonnés par des braconniers au service d'exploitants agricoles ou forestiers, ont annoncé lundi les autorités locales. Ils auraient été tués cinq mois plus tôt.
Les sept éléphants retrouvés le 16 février à l'extérieur du parc national de Tesso Nilo étaient une adulte femelle, cinq jeunes mâles et un éléphanteau. Ils appartenaient vraisemblablement au même troupeau, selon le porte-parole de l'agence de gestion de la vie sauvage locale, Muhammad Zanir.
"Des éléments accréditent la thèse de l'empoisonnement", a-t-il dit. "Certains considèrent que les éléphants représentent une menace pour leurs exploitations d'huile de palme et les empoisonnent", a souligné M. Zanir.
Des dizaines d'éléphants ont été empoisonnés ces dernières années sur l'île de Sumatra, dont la forêt est abattue à marche forcée pour laisser place à des plantations de palmiers à huile ou des terres agricoles.
La plupart des concessions de palmiers à huile sont accordées en dehors du parc de Tesso Nilo, dans la province de Riau. Mais de nombreux villageois continuent à cultiver illégalement à l'intérieur du parc, selon la porte-parole du Fonds mondial pour la nature (WWF) Syamsidar.
Le WWF estime qu'il reste entre 2400 et 2800 éléphants de Sumatra dans la nature, soit 50% de moins qu'en 1985. Cette population disparaîtra "dans moins de 30 ans" si rien n'est fait pour arrêter la destruction de son habitat naturel.