La Suisse a connu en 2013/2014 son troisième hiver le plus chaud en 150 ans. Le Tessin et le sud des Alpes ont pour leur part connu des précipitations hivernales record et d'énormes chutes de neige, a indiqué MétéoSuisse dans son bulletin climatologique.
C'est dans la vallée du Rhin que le contraste avec les périodes de mesures précédentes est le plus fort. Le foehn y a soufflé abondamment, provoquant l'hiver le plus chaud depuis 1887. La température moyenne des mois de décembre, janvier et février a par exemple atteint 4,1 degrés en ville de Coire, alors que la norme 1981-2010 y était en moyenne de 1,1 degré.
Dans le reste de la Suisse, l'hiver a également été doux. C'est un courant venu du sud anormalement persistant qui en est la cause, explique MétéoSuisse.
Le nord-ouest du pays, notamment Bâle et Delémont, n'a par ailleurs pas connu de journées sans dégel (lorsque le mercure reste en dessous de zéro degré), une première depuis 1876/1877.
En Suisse romande, la station de Genève a enregistré une moyenne de 3,4 degrés, une hausse de 2,1 degrés par rapport à la norme 1981-2010. Même constatation à Sion, où le mercure est passé de 0,6 degré en moyenne sur la période 1981-2010 à 2,3 degrés cet hiver.
Au rayon des précipitations, le Tessin a battu des records. A Lugano, il s'agit simplement de l'hiver le plus arrosé depuis 150 ans, avec plus de 630 mm. A Locarno-Monti, on approche du record de 1950/1951, avec des précipitations atteignant 700 mm.
Dans les montagnes du sud des Alpes, ces précipitations sont tombées sous forme de neige, dans des proportions énormes. A Segl-Maria en Haute-Engadine, il est tombé plus de 3,90 mètres de neige entre décembre et février, la deuxième quantité la plus importante en 150 ans.
Les montagnes du Tessin ont encore été plus enneigées que celles d'Haute-Engadine: à Bosco-Gurin (1505 mètres), la hauteur totale de neige fraîche a presque atteint 6 mètres.
La Suisse a également été touchée par des vents violents à plusieurs reprises entre janvier et février. Le 13 février dans l'après-midi, une tempête de sud-ouest a provoqué des rafales violentes. Les records ont été mesurés au Chasseral (153 km/h) et aux Diablerets (151 km/h). En plaine, les vents les plus forts ont été compris entre 100 et 112 km/h.
Le 18 février, c'est une masse d'air composée de sable du Sahara qui a atteint la Suisse, colorant le ciel de teintes laiteuses rouges et jaunes. Les précipitations du lendemain ont déposé le sable, salissant les véhicules en plaine et colorant la couche de neige dans certaines zones de montagne.