Uli Hoeness, patron du puissant Bayern Munich, a reconnu avoir escroqué le fisc durant des années, au début de son procès lundi. Titulaire d'un compte en Suisse, il est accusé de s'être soustrait à 3,5 millions d'euros d'impôts et d'avoir omis de déclarer 33,5 millions d'euros de gains.
"J'ai fait de l'évasion fiscale", a admis Uli Hoeness devant le tribunal, peu après l'ouverture du procès. "Je regrette profondément mon comportement délictueux", a ajouté cet ancien entraîneur aussi connu en Allemagne que ses stars du ballon rond, assurant vouloir entièrement tirer au clair "ce chapitre affligeant" de sa vie.
Lors de la première matinée du procès, à Munich, l'avocat de M. Hoeness a indiqué avoir transmis quelques jours plus tôt au tribunal des documents démontrant que le montant de la fraude de son client serait supérieur de "largement plus de 15 millions d'euros"à celui retenu par le parquet, soit un total d'au moins 18,5 millions d'euros (22,5 millions de francs).
Le parquet de Munich parlait dans l'acte de renvoi de 3,5 millions d'euros d'impôts auxquels s'était soustrait le dirigeant du Bayern et "omettant" de déclarer 33,5 millions d'euros de gains financiers réalisés à partir d'un compte en Suisse dont il avait caché l'existence aux services fiscaux allemands.
Il évoquait également 5,5 millions d'euros d'abattements fiscaux indus effectués sur cette période par Hoeness, au titre de moins-values sur des cessions de titres. Hoeness a toutefois également rappelé avoir versé 5 millions d'euros à des oeuvres sociales. "Je ne suis pas un parasite de la société", a-t-il argumenté.
Personnage incontournable du FC Bayern, d'abord en tant que joueur dans les années 1970, puis en tant que dirigeant après sa retraite sportive, Uli Höness a reconnu avoir fait part en janvier 2013 aux autorités fiscales allemandes de l'existence d'un compte en Suisse.
Âgé de 62 ans, Uli Höness est passible d'une peine de prison s'il est condamné par le tribunal de Munich qui le jugera. La justice doit notamment déterminer s'il a informé assez tôt l'administration fiscale de sa situation, et s'il l'a fait de façon exhaustive.