Uli Hoeness, le président du Bayern Munich, a été condamné jeudi à trois ans et demi de prison ferme pour fraude fiscale. Le Parquet avait requis une peine de cinq ans et demi. L'ancienne légende du football allemand était accusée d'avoir fraudé le fisc de plus de 27 millions d'euros.
"Monsieur Hoeness est condamné à une peine de prison ferme de trois ans et six mois pour sept cas graves de fraude fiscale", a annoncé Rupert Heindl, le juge du tribunal de Munich, au quatrième jour du procès. L'accusé risquait au maximum dix ans de détention.
L'avocat d'Uli Hoeness avait plaidé en faveur d'une peine avec sursis au maximum, faisant valoir que son client s'était lui-même dénoncé aux autorités fiscales allemandes en janvier 2013. Uli Hoeness, 62 ans, avait alors remboursé dix millions d'euros au fisc.
Mais le juge a estimé que cette "autodénonciation" n'était "pas valide". La justice est convaincue qu'il se savait sur le point d'être démasqué, notamment par la presse qui a révélé l'affaire quelque temps après. La procédure d'autodénonciation permet de mettre sa situation en règle moyennant une forte pénalité financière, tout en mettant le fraudeur à l'abri de toute poursuite pénale.
Uli Hoeness dispose d'une semaine pour faire appel, tout comme le Parquet.
D'abord estimé à 3,5 millions d'euros dans l'acte de renvoi, le préjudice fiscal a été réévalué à 27,2 millions d'euros au fil des témoignages, accablants.
L'accusé avait admis au premier jour de son procès avoir une dette fiscale de plus de 18 millions d'euros. Ce montant a encore été révisé à la hausse après les révélations d'une enquêtrice fiscale au deuxième jour du procès.
Le président du puissant club de football, vainqueur de la Ligue des champions l'an dernier, était jugé pour ne pas avoir déclaré des revenus boursiers réalisés en Suisse dans les années 2000.