Près de 4000 infractions pour non-respect de la circulation alternée ont été relevées lundi matin à Paris et dans sa proche banlieue, a annoncé la préfecture de police de la capitale. La mesure a été imposée suite à un pic de pollution.
Cette mesure "a entraîné 60 % de congestion en moins sur les axes franciliens, ce qui est vraiment énorme", a déclaré la chargée de la circulation et la sécurité routière, Françoise Hardy.
"Nous sommes dans les moyennes les plus basses jamais atteintes", a-t-elle assuré, précisant que vers 09h00, seuls 40 km de bouchons avaient été relevés contre 120 km en temps normal.
"On a pu constater que les Franciliens avaient bien respecté cette mesure" de circulation alternée, a-t-elle ajouté, estimant que les quelque 4000 amendes distribuées depuis 05h30 n'étaient "quand même pas" un chiffre "énorme vu le trafic dans Paris".
Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, qui est allé aux premières heures de la matinée à la Préfecture de police de Paris, s'est lui aussi félicité du civisme des Franciliens.
La mesure, décidée ce week-end par le gouvernement, n'a pas été reconduite pour mardi en raison d'une "nette tendance à l'amélioration" du taux de pollution de l'air aux particules, qui avait connu des taux alarmants les jours précédents, a annoncé le ministre de l'écologie, Philippe Martin.
A la mi-journée, la concentration moyenne en particules a flirté avec le seuil d'information, fixé à 50 microgrammes, très en deçà du seuil d'alerte (80 microgrammes) atteint plusieurs jours consécutifs la semaine dernière avec des niveaux moyens autour de 110 microgrammes.
Ce taux reste très loin des records des villes les plus polluées de la planète, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), dont le haut du classement est monopolisé par des agglomérations d'Iran, d'Inde et du Pakistan. En haut du classement, Ahvaz (Iran), connaissait en 2009 des taux de 372 microgrammes par mètre cube.
Pour veiller au respect de la circulation alternée, quelque 700 policiers sont mobilisés. Les automobilistes et motards qui bravent l'interdit sont passibles d'une amende de 22 euros. S'ils refusent de faire demi-tour, leur véhicule est immobilisé.
Sauf dérogations, seules les voitures et motos dotées de plaques aux numéros impairs sont autorisées à circuler dans la capitale et les 22 communes limitrophes.
Pour compenser l'immobilisation forcée de la moitié des voitures, les transports publics étaient gratuits lundi, et la SNCF et la RATP offrent "plus d'un million de places supplémentaires" sur certaines lignes de métro, RER et Transilien, a assuré le ministre des transports Frédéric Cuvillier. Le stationnement est également gratuit à Paris pour les voitures à l'immatriculation paire.