Dix jours après la disparition du B-777 de Malaysia Airlines, l'enquête piétine. Plus de 25 pays participent aux recherches, vaines jusqu'à présent. Des proches de passagers ont menacé mardi d'entamer une grève de la faim pour protester contre la gestion de la crise par la Malaisie.
"Nous n'avons pas d'informations et tout le monde, cela se comprend, est inquiet", a déclaré Wen Wancheng, dont le fils se trouvait à bord du Boeing. Il s'est exprimé à Pékin où sont organisées des rencontres régulières entre les proches des passagers manquants et des responsables de la compagnie aérienne.
"Les familles sont très mécontentes. Donc, on peut les entendre parler de grève de la faim", a-t-il poursuivi, tandis que les autorités malaisiennes se voient reprocher des explications embrouillées au sujet de la disparition du MH370 qui transportait 239 personnes entre Kuala Lumpur et Pékin.
La Malaisie se défend pourtant d'avoir "saboté" le début de l'enquête, par incompétence ou culture du secret. Les autorités encaissent les accusations des médias internationaux ou des pays qui participent aux recherches, comme le Vietnam.
L'enquête est complexe par nature, sensible, car elle se déroule dans une région sous tension géopolitique. Elle requiert patience, minutie, expertise, plaide la Malaisie. Le pays invoque en outre un devoir de prudence dû aux familles des passagers.
Une ligne de défense qui ne convainc pas nombre d'observateurs étrangers. Selon eux, les explications embrouillées et la communication désastreuse des premiers jours témoignent de l'incompétence générale d'une élite autoritaire, peu habituée à répondre de ses actes et soupçonnée de corruption.
Il a fallu attendre plus d'une semaine pour entendre le Premier ministre Najib Razak confirmer que l'avion avait été délibérément détourné de son plan de vol.