A quelques jours de Pâques, cet instant de Lumière qui éblouit les œufs et lapins en chocolat suisse parsemés sur la rosée du jardin, je relis Dialogues avec l’ange (Editions Aubier). Un authentique document, toujours disponible, recueilli par Gitta Mallasz que j’ai eu le bonheur d’interviewer il y a trente ans pour Radio Suisse Internationale. Pendant dix-sept mois dans une Hongrie occupée par les nazis, Gitta note scrupuleusement les paroles de son amie Hanna qui manifestement ne peuvent lui appartenir. Dix-sept mois qui deviendront toujours plus dramatiques pour Hanna ainsi que pour ses amis Lili et Joseph, tous les trois juifs. Après avoir écouté les lumineux messages de ceux qu’ils appellent les «Anges», ils partiront pour les camps de la mort où leur présence apportera consolation et force auprès des détenus.
Ce dimanche 9 avril 1944 à Budapest, jour de Pâques, l’enseignement des «Anges» se fait particulièrement court et intense. Comme un rayon qui vise le cœur. Traduit du hongrois par Gitta Mallasz elle-même, aujourd’hui dans l’autre monde, il ouvre le grand livre mystérieux de la Vie: «Le cadavre reste toujours mort, le vivant reste toujours vivant, mais ils sont reliés entre naissance et mort. Ce que vous appelez Vie, c’est la tâche active. Active, la mort la sert. Passive, la mort est son maître. Naissance et mort sont couple, et non Vie et mort. Ici l’âme se trompe, lorsqu’elle a peur, car la Vie vit éternellement.»