La justice sud-coréenne a émis vendredi un mandat d'arrêt contre le capitaine du ferry qui a coulé mercredi avec 475 passagers, dont 352 lycéens à bord. Les critiques des proches des victimes envers les autorités se multiplient alors que 268 personnes sont toujours portées disparues.
"L'équipe d'enquête commune de la police et des procureurs a requis des mandats pour arrêter trois membres de l'équipage, dont le capitaine", a dit un responsable des garde-côtes à Makpo (sud). Le capitaine Lee Joon-Seok, 69 ans, a laissé la barre à son troisième officier avant l'accident.
Vingt-huit corps ont été retrouvés, selon le dernier bilan. Vendredi soir, 268 personnes étaient toujours portées disparues. Aucun rescapé n'a été retrouvé depuis mercredi.
L'un des survivants, le proviseur du gymnase où étudiaient les lycéens (sud de Séoul), a été retrouvé mort vendredi matin sur l'île de Jindo. Il pourrait s'agir d'un suicide, selon l'agence de presse Yonhap. La police n'a pas voulu confirmer l'information.
Plus de 48 heures après le drame, et malgré la violence des courants, deux plongeurs ont réussi à ouvrir une porte pour pénétrer dans la partie cargo du navire totalement immergé. "Il n'y a quasiment aucune visibilité. Vous ne pouvez pas voir votre main devant votre figure", a raconté l'un d'eux.
Les causes de l'accident ne sont pas connues. De nombreux passagers disent avoir entendu un grand bruit suivi d'un arrêt soudain du ferry, ce qui pourrait signifier qu'il a heurté le fond ou percuté un objet immergé.
Des experts évoquent la possibilité que la cargaison du navire, quelque 150 véhicules, se soit déplacée, le déséquilibrant irrémédiablement.
La colère des proches des victimes s'amplifie tous les jours. Des parents critiquent violemment les autorités, accusées d'indifférence et de tromperie.
"Le gouvernement a menti, hier", a déclaré vendredi un homme, disant s'exprimer au nom des parents, dans une intervention en direct à la télévision. Il affirme n'avoir vu sur les lieux du drame que quelques embarcations et plongeurs, loin des 169 bateaux, 29 aéronefs et 500 plongeurs que les autorités affirment avoir envoyés.