Le bilan du naufrage d'un ferry intervenu mercredi dernier au large de la Corée a dépassé mardi les 120 tués. Il devrait tripler alors que les plongeurs s'activent à retrouver quelque 180 disparus, en majorité des lycéens, probablement noyés à l'intérieur du bâtiment.
Une mer calme et de meilleures conditions météo ont permis d'accélérer les recherches, mais la visibilité dans l'eau reste très faible. Les plongeurs progressent à l'aveugle dans le labyrinthe des couloirs et des cabines du ferry totalement immergé.
"Ça reste très difficile pour les plongeurs qui cherchent des corps à tâtons dans une eau boueuse", a déclaré un porte-parole des garde-côtes.
Selon le bilan communiqué mardi par les autorités, 121 personnes sont confirmées décédées et plus de 180 sont toujours portées disparues.
Les proches des disparus, des parents pour la plupart, se réunissent le matin dans le port de Jindo, l'île voisine du lieu de la catastrophe, et attendent l'arrivée des bateaux de secours, d'où sont débarqués, à intervalles de plus en plus fréquents, les corps récupérés.
Les premiers jours, les proches des disparus, dévorés par l'angoisse et la douleur, se disaient frustrés de la lenteur des opérations de secours, les plongeurs ne parvenant pas à pénétrer dans le bâtiment en raison de la violence des courants.
Mais maintenant, l'espoir de retrouver des survivants s'est quasiment éteint et les familles pressent les plongeurs de dégager au plus vite les corps, avant qu'ils ne soient trop abîmés. "Je veux juste revoir mon fils", murmure le père d'un lycéen.
La tragédie du Sewol a profondément secoué la Corée du Sud, un pays fier des progrès accomplis ces dernières décennies. Les Sud-Coréens ont du mal à comprendre qu'une tragédie de telle ampleur ait pu avoir lieu. Les garde-côtes sont pris à partie, des responsables politiques - dont le Premier ministre - ont été hués et bousculés et les sauveteurs critiqués pour la lenteur des opérations.