Le détenu le plus âgé de Suisse est décédé mardi à l'âge de 90 ans à l'Unité cellulaire des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG). Cet homme condamné en 2010 à dix ans de prison pour le viol de sa fille adoptive souffrait d'un cancer généralisé et de démence sénile.
Son avocate Yaël Hayat estime qu'il est "infiniment triste qu'une cellule se transforme en tombeau". "L'humanité doit prévaloir sur le crime, quel que soit le crime", a-t-elle indiqué jeudi à l'ats, confirmant une information du "Temps". L'avocate était allée jusqu'au Tribunal fédéral pour tenter de faire libérer son client malade.
Dans un premier temps, le Tribunal d'application des peines et des mesures avait accepté une demande d'interruption de peine estimant que l'état de santé pouvait être considéré comme un "motif grave". Mais le Ministère public s'y était opposé mettant en avant la dangerosité du détenu.
La Chambre pénale de recours avait ensuite annulé l'interruption de peine, décision confirmée par les juges fédéraux. Par la suite, le détenu avait demandé à être transféré en France pour des raisons familiales. Mais les autorités françaises ont refusé à cause de son état de santé, a relevé Mme Hayat.
Le détenu aurait ensuite pu être déplacé dans un autre étage des HUG, mais il a préféré rester à l'Unité cellulaire, dont il connaissait bien l'équipe médicale. "A cet âge, tout changement est difficile", relève Mme Hayat. Son état de santé s'était brutalement détérioré.