Quelque 500 policiers londoniens vont porter des caméras sur leur uniforme à titre d'expérimentation, a annoncé jeudi Scotland Yard. La police de la métropole vise davantage d'efficacité, mais aussi de transparence, dans ses interventions.
"Nos expériences passées montrent que les gens reconnaissent plus facilement leurs torts lorsqu'ils savent que l'incident a été enregistré par une caméra", a expliqué le patron de Scotland Yard Bernard Hogan-Howe. Cette mesure permet selon lui "d'accélérer le cours de la justice, de mettre les délinquants en prison plus rapidement et de protéger des victimes potentielles".
La caméra n'est censée tourner qu'en cas d'intervention et après que les personnes filmées ont été averties de son utilisation. Les victimes potentielles peuvent demander à ce qu'on l'éteigne, mais pas le suspect.
La police stockera ensuite les enregistrements pendant un mois sur un serveur avant de les effacer, sauf si les images peuvent servir dans le cadre d'une enquête.
L'initiative vise aussi à désamorcer les tensions lors d'une intervention. "Cela permettra en même temps d'avoir des éléments plus précis au cas où l'on nous accuse de quelque chose. C'est à la fois dans notre intérêt et dans celui du public", a estimé Bernard Hogan-Howe.
La police de Londres, qui a testé divers dispositifs ces dernières années, a décidé d'accélérer la mise en place des caméras après la polémique sur les circonstances de la mort de Mark Duggan, tué par des officiers en 2011. Cet incident avait provoqué les pires émeutes au Royaume-Uni depuis plus d'un quart de siècle.
La justice britannique a conclu en janvier que les officiers de police, dont aucun n'était équipé d'une caméra, avaient agi "dans leur droit". Mais la famille du jeune père de six enfants a continué à dénoncer une "exécution".