Grâce à l'imagerie par contraste de phase, des chercheurs de l'EPFZ, de l'Institut Paul Scherrer et de l'hôpital cantonal de Baden ont obtenu des mammographies permettant une évaluation plus précise des cancers et précancers du sein. Ce procédé pourrait contribuer à réduire le nombre de biopsies et améliorer les examens de suivi.
Cette technique permet de mieux identifier qu'avec la technique de mammographie actuelle le type de microcalcification présent dans le tissu mammaire, et de l'imputer ou non à un cancer, selon ces travaux publiés dans la revue "Nature Communications". Les images sont en effet particulièrement nettes, détaillées et contrastées.
L'imagerie par contraste de phase ne se contente pas de mesurer l'absorption des rayons X par le tissu, elle permet aussi de mesurer à quel point le tissu dévie latéralement le rayonnement et influence la propagation du front d'onde, ce que l'on appelle la phase. Suivant le type de tissu, le comportement global de diffraction diffère.
Pour pouvoir mesurer le déphasage, les scientifiques utilisent trois grilles. La première se trouve immédiatement après la source, ce qui permet d'irradier l'objet avec la cohérence nécessaire. Une autre grille est placée après l'objet, et génère un signal d'interférence, que la troisième grille analyse. Les chercheurs obtiennent ainsi les propriétés de l'objet en terme d'absorption, de phases et de diffraction.
Cette méthode n'est pas encore mûre pour la pratique clinique. Jusqu'ici, les chercheurs ont travaillé avec un prototype et analysé des échantillons de tissus mammaires, ils n'ont pas procédé directement à des examens sur des patientes.
"L'un de nos prochains objectifs est de développer un appareil qui convienne pour une utilisation clinique", conclut le Pr Marco Stampanoni, de l'Institut de technique biomédicale de l'EPFZ et chef du groupe Tomographie par rayons X à l'Institut Paul Scherrer, cité jeudi dans un communiqué de l'EPFZ.