Nouveau rebondissement dans l'affaire d'homicide à Riaz (FR): l'avocat du restaurateur qui avait tué le cuisinier amant de son épouse en mars 2011 conteste l'arrêt du Tribunal cantonal. L'accusé a été condamné début avril à 11 ans de prison.
Un recours a été déposé auprès du Tribunal fédéral il y a une semaine, a indiqué à l'ats Me Bruno Charrière, confirmant une information du quotidien "La Liberté".
Par cette démarche, "mon client tient à rappeler que son geste n'est pas le fruit d'un acte prémédité accompli par esprit de vengeance, mais bien plutôt la réaction malheureuse, soudaine et disproportionnée à un drame familial, au terme d'un long processus de souffrances morales qui s'est achevé, hélas, dans la violence", souligne l'avocat.
Cet homme "a froidement abattu" sa victime "de huit balles tirées à bout portant. C'est une véritable exécution à laquelle il s'est livré", avait de son côté estimé la Cour d'appel pénal du Tribunal cantonal dans son arrêt rendu le 2 avril. Le Ministère public réclamait une peine de 12 ans.
Tout comme l'avait fait le Tribunal pénal de la Gruyère en première instance, les juges n'ont donc pas retenu une diminution de la responsabilité causée par un état dissociatif.
Un choix que l'avocat déplore: la Cour a privilégié les conclusions de la seconde expertise, "sans être en mesure d'invoquer des motifs sérieux permettant d'invalider le diagnostic du premier expert". Ce dernier avait admis une responsabilité pénale "moyennement diminuée en raison d'un état de détresse émotionnelle intense".
Les juges ont en revanche tenu compte d'une légère diminution de responsabilité en raison de l'état alcoolisé dans lequel se trouvait le coupable au moment des faits. La peine aurait été de l'ordre de 14 ans en cas de pleine responsabilité.
Selon Me Charrière, l'accusé "regrette profondément son acte et ses lourdes conséquences. Il accepte d'en payer le prix, mais il entend faire reconnaître le caractère passionnel de son geste, ainsi que l'état psychologique dans lequel il l'a accompli", explique Me Bruno Charrière.