L'auteur de la fusillade de Menznau (LU) en février 2013 souffrait de schizophrénie paranoïaque aiguë, conclut une expertise psychiatrique. Il était touché par le délire de persécution et avait régulièrement confié à sa famille que des pouvoirs occultes et des collègues de travail l'espionnaient et le poursuivaient.
Le motif exact de son acte sanglant, qui a coûté la vie à cinq personnes, demeure toutefois inconnu, écrit mardi le Ministère public lucernois. L'expert suppose que le responsable, 42 ans, a agi dans "une poussée aiguë". Son forfait ne pouvait pas être prévu, souligne le Ministère public.
L'expertise se fonde sur les auditions de plusieurs personnes de l'environnement privé et professionnel de l'auteur, ainsi que sur les investigations des autorités de poursuite pénale. Les proches et protagonistes ont été informés mardi après-midi des conclusions de l'examen, opération par laquelle le Ministère public a clos l'enquête.
Il était 08h41 le mercredi 27 février 2013. Père de trois enfants, le machiniste suisse d'origine kosovare arrive sur son lieu de travail, le site de la firme de bois aggloméré Kronospan, bien qu'il ait congé ce jour-là. Armé d'un pistolet, d'un revolver et de munitions en réserve, il ouvre le feu sur ses collègues dans le couloir qui mène à la cantine de l'entreprise.
Il tire à 18 reprises. Dans la partie non-fumeur de la cantine, plus d'une dizaine de personnes se réfugient sous les tables. L'un des employés attaque alors le tireur avec une chaise. A l'issue d'un corps-à-corps avec le forcené, il tombe à terre en même temps que ce dernier, puis se relève. Le tireur gît inanimé. Il meurt d'une balle dans la tête.
Au total, cinq personnes perdent la vie dans le drame. Trois sont mortes sur place, deux autres à l'hôpital, un jour plus tard pour l'une et plus d'un mois après pour l'autre. Sept personnes ont été blessées dont certaines grièvement. L'un des blessés se trouve toujours en rééducation.
Selon la direction de l'entreprise, l'homme était un employé calme qui travaillait depuis 17 ans pour l'entreprise. Mais en 1998, il avait été condamné à un an de prison avec sursis suite à un vol à l'arraché, commis avec un ami.
Son corps repose au Kosovo. Son épouse et ses trois enfants ont, eux, quitté la commune de Willisau (LU), où ils vivaient au moment du drame.