"Carlos" sera bientôt libre. Le juge zurichois des mineurs met un terme aux mesures spéciales d'encadrement, "qui n'ont plus d'effet ni éducatif ni thérapeutique". Le jeune délinquant au prénom fictif, âgé de 18 ans, continuera d'être pris en charge par le prestataire actuel jusqu'à fin septembre.
"Carlos" peut toutefois, théoriquement, faire ce qu'il désire dès maintenant, précise à l'ats Patrik Killer, juge des mineurs. Mais, pour éviter de le laisser livré à lui-même, la société spécialisée RiesenOggenfuss assurera la transition.
La justice et le prestataire d'encadrement ont pris cette décision sur la base de l'évolution des mesures de protection, écrit le Ministère public des mineurs. Tout n'a pas fonctionné parfaitement, reconnaît M. Killer. Le rapport coût-utilité s'est révélé insatisfaisant.
Le magistrat s'est toutefois refusé à donner des détails supplémentaires, en appelant au secret professionnel. Il n'est pas autorisé à dire si "Carlos" est toujours potentiellement dangereux.
Le Tribunal des mineurs devra décider fin septembre si "Carlos" doit purger un reste de peine. Patrik Killer demandera sa relaxe, annonce-t-il.
Le dispositif particulier actuel a été introduit il y a près de quatre mois. Il prévoyait que le jeune homme se forme intensivement, travaille ou fasse au moins un stage, tout en suivant une thérapie. Il n'avait le droit d'exercer la boxe thaïe que durant son temps libre.
Auparavant, le Tribunal fédéral avait ordonné de sortir "Carlos" du département fermé du Centre de mesures d'Uitikon (ZH). Ce qui avait laissé deux options à la Justice des mineurs: libérer le délinquant sur-le-champ ou lui administrer un nouveau traitement spécial.
Etant donné le "potentiel de dangerosité" de "Carlos", la justice avait écarté la première possibilité. Elle avait élaboré un programme en collaboration avec la société RiesenOggenfuss, le tout pour une facture mensuelle de 19'000 francs.
L'affaire "Carlos" avait débuté en août 2013, suite à une émission de télévision de la chaîne alémanique SRF. Cette dernière avait dévoilé que l'encadrement spécial dont ce jeune délinquant zurichois bénéficiait coûtait 29'000 francs par mois, entraînement de boxe thaïe inclus. Ces révélations avaient provoqué un tollé.