Robel Phillipos, un troisième ami de l'accusé des attentats de Boston Djokhar Tsarnaev, a été inculpé jeudi. Il lui est reproché d'avoir menti à plusieurs reprises aux enquêteurs après le drame.
Il a été inculpé par un grand jury fédéral à Boston pour avoir caché qu'il s'était rendu avec deux amis kazakhs, Dias Kadyrbayev et Azamat Tazhayakov, dans la chambre universitaire de Djokhar Tsarnaev le 18 avril, soit trois jours après le double attentat qui a fait trois morts et plus de 260 blessés.
Ses amis avaient emporté le sac à dos de M. Tsarnaev contenant notamment des restes de feux d'artifice et son ordinateur portable. M. Kadyrbayev avait plus tard jeté le sac à dos à la poubelle, en accord avec M. Tazhayakov.
Peu de temps avant qu'ils ne se rendent sur le campus, le FBI avait rendu publiques les photos des deux frères Tsarnaev, sans encore les identifier, précisant qu'ils étaient soupçonnés de l'attentat. M. Kadyrbayev avait alors reçu un SMS de Djokhar, lui disant qu'il pouvait s'il le voulait se rendre dans sa chambre et y "prendre ce qui s'y trouve".
Récits contradictoires
M. Phillipos, 19 ans, avait d'abord dit le 20 avril aux enquêteurs qu'il ne se souvenait pas être allé avec ses deux amis, également âgés de 19 ans, dans la chambre de M. Tsarnaev. Il leur avait ensuite dit qu'ils s'y étaient rendus, mais que la porte était fermée et qu'ils étaient repartis.
A nouveau interrogé le 25 avril, il avait encore menti, selon l'acte d'inculpation. Il a affirmé qu'il était bien entré dans la chambre de M. Tsarnaev, sur le campus de l'université de Massachusetts-Dartmouth, avec ses deux amis kazakhs, mais qu'il n'y avait pas vu de sac à dos ou de feux d'artifice, et qu'aucun des trois amis n'y avait rien pris. Il avait finalement avoué la vérité le lendemain.
Assigné à résidence
Deux chefs d'accusation de faux témoignage ont été retenus contre lui, tous deux passibles de huit ans de prison. D'abord détenu, M. Phillipos a été remis en liberté et assigné à résidence chez sa mère le 6 mai.
Ses deux amis sont en prison, inculpés pour leur part de "complot visant à faire entrave à la justice". Le "complot" est passible de cinq ans de prison, l'"entrave à la justice" de 20 ans de réclusion.
Trente chefs d'accusation ont été retenus contre Djokhar Tsarnaev, 20 ans, dont 17 passibles de la peine de mort.