"Déterminée"à prouver que l'ex-roi des Belges Albert II est son père, l'artiste plasticienne Delphine Boël a introduit lundi une procédure en reconnaissance de paternité devant le tribunal de Bruxelles. Ce dernier a fixé à septembre 2014 les plaidoiries.
A 45 ans, celle qui serait née de la longue liaison de sa mère, Sybille de Sélys Longchamps, et d'Albert, alors prince héritier, s'était décidée en juin à obtenir en justice la reconnaissance que l'ex-roi a toujours refusée de lui accorder.
L'abdication le 21 juillet d'Albert II, qui jusque-là était protégé par une immunité totale, au profit de son fils Philippe, a obligé Delphine Boël à modifier sa stratégie judiciaire.
Après avoir abandonné le 2 septembre une première plainte, ses avocats ont introduit une nouvelle procédure devant le tribunal de première instance de Bruxelles, qui a donné aux parties jusqu'au 7 juillet 2014 pour échanger leurs conclusions. Les plaidoiries auront ensuite lieu en septembre.
Test ADN en vue
L'action de Delphine Boël devra se dérouler en deux phases. Elle va d'abord contester la paternité de son père légal, Jacques Boël, qui était alors le mari de sa mère et dont elle porte le nom. Très discret jusqu'ici, celui-ci devrait faire connaître sa position aux parties dans les prochains jours, a indiqué lundi son avocat.
Si cette première étape aboutit, la jeune femme pourra alors enclencher la procédure visant Albert II, qui conteste formellement être son père.
Delphine Boël pourrait recevoir le soutien du fils cadet de l'ancien roi de 79 ans, le prince Laurent. Selon son avocat, il est "plausible" que Laurent accepte de se soumettre à un test ADN pour aider à déterminer l'existence ou non d'un lien de parenté entre la jeune femme et la famille royale.
Photos dans la presse
L'avocat de Delphine Boël, Alain De Jonge, a "pris acte" lundi de cette possibilité, ajoutant que sa cliente restait "déterminée".
Albert II avait évoqué en 1999 "la crise" que son couple avait traversée dans les années 1960 et 70, mais il n'a jamais reconnu officiellement que Delphine Boël était sa fille. Les photos publiées récemment dans la presse belge montrant Albert II en compagnie de Delphine enfant "ne prouvent pas" qu'il est son père, a expliqué l'avocat du Palais, Guy Hiernaux.