Les bactéries puent et c'est parfois bien utile, car des chercheurs ont mis au point un "nez" artificiel capable de diagnostiquer à l'odeur les germes responsables des infections sanguines beaucoup plus rapidement que les tests classiques. Le dispositif pourrait sauver de nombreuses vies.
Présenté dimanche lors d'une conférence de l'American Chemical Society, ce système de détection se présente sous la forme d'un flacon pas plus gros que la main, rempli d'un mélange de nutriments pour bactéries. Le nez artificiel est composé de 36 capteurs colorés fixés le long des parois du flacon.
Ces récepteurs chimiques sensibles aux molécules odorantes changent de couleur en réponse à la signature olfactive chimique caractéristique de chaque bactérie. A chaque lignée de bactéries correspondent une odeur et une couleur.
Diagnostic en 24 heures
"Les techniques actuelles demandent 24 à 48 heures de mise en culture rien que pour confirmer la présence de la bactérie", explique James Carey de l'université de Kaohsiung (Taïwan) à l'origine du dispositif.
"Une autre étape de 24 heures est nécessaire pour identifier le type de bactérie et sélectionner le traitement antibiotique approprié. Dans cet intervalle, les organes du patient ont le temps d'être touchés et la septicémie peut tuer le malade", souligne-t-il. Le nez artificiel est quant à lui capable de donner un diagnostic précis en seulement 24 heures.
Le dispositif "peut être utilisé n'importe où dans le monde, avec un coût modeste et un minimum de formation", ce qui en fait une alternative intéressante aux tests classiques, particulièrement dans les pays défavorisés, estime le chercheur.