Neuf personnes seront jugées par le Tribunal correctionnel dans l'affaire Skander Vogt, du nom de ce prisonnier mort dans sa cellule en feu à Bochuz (VD) en mars 2010.
Sont notamment accusés d'homicide par négligence la directrice de piquet, un surveillant sous-chef, trois agents de détention, un infirmier, deux ambulanciers et le médecin du SMUR.
La justice vaudoise a dû reprendre le dossier après que le Tribunal fédéral, à la suite d'un recours de la soeur de la victime, a invalidé un non-lieu qu'elle avait prononcé en décembre 2010.
En plus de l'homicide par négligence, les prévenus devront répondre d'exposition, respectivement omission de prêter secours, devant le Tribunal correctionnel de l'arrondissement de La Broye et du Nord vaudois.
Le procès devrait pouvoir se tenir à l'automne 2013, a indiqué mercredi le Ministère public dans un communiqué. En son temps, le non-lieu du juge d'instruction avait été confirmé par le Tribunal d'accusation vaudois.
Ce dernier se basait sur une expertise selon laquelle il n'y aurait pas eu de lien de causalité naturelle entre le décès de Skander Vogt et le fait qu'il n'ait pas été extrait à temps de sa cellule.
Considéré comme dangereux
Dans la nuit du 10 au 11 mars 2010, peu après minuit, le détenu Skander Vogt avait bouté le feu à sa cellule de la section de haute sécurité du pénitencier de Bochuz, après avoir fait valoir diverses revendications et menacé les agents de détention.
Il y était détenu en raison de la mesure d'internement prononcée neuf ans plus tôt à son encontre et était placé en régime d'isolement cellulaire à titre de sûreté en raison de menaces proférées à l'encontre du personnel pénitentiaire.
Skander Vogt avait été condamné début 2001 à une peine de vingt mois d'emprisonnement pour voies de fait notamment. En prison, il était considéré comme dangereux et séjournait depuis le 12 août 2005 en régime de haute sécurité.