Les heures d'appui que prennent les élèves après l'école n'auraient qu'un effet limité sur les notes. Elles pourraient même avoir une influence néfaste sur les compétences méthodologiques, selon une étude de la Haute Ecole spécialisée du Nord-Ouest de la Suisse (FHNW).
Un élève sur six en Suisse alémanique prend des cours d'appui, selon cette enquête menée par Hans-Ulrich Grunder de l'Université de Bâle et de la la FHNW. Les maths représentent la branche la plus sollicitée, deux-tiers des appuis y étant consacrés, a indiqué le Fonds national pour la recherche (FNS) qui a soutenu l'étude.
Les filles sont un peu plus en quête de ce type de soutien scolaire (19%) que les garçons (16%). Les premières cherchent plutôt de l'aide pour les mathématiques, les seconds pour les langues.
L'étude a sondé 10'000 écoliers de 11 à 16 ans en Suisse alémanique. Elle s'est penchée sur leurs notes et compétences scolaires. Il s'est avéré que les heures d'appui influençaient à peine les notes, bien que les écoliers en fussent convaincus. Un effet sur la méthode d'apprentissage n'a pas non plus été perceptible, relèvent les auteurs.
Appuis privés plus efficaces
Les appuis institutionnels, bien que deux fois plus chers que les privés (48 francs contre 25 francs), ont débouché sur des effets indésirables: alors que les cours privés amélioraient les compétences méthodologiques, soit la capacité de mieux faire ses devoirs et mieux apprendre, les premiers ont réduit ces capacités.
Les élèves qui avaient opté pour des appuis visaient pour la plupart de meilleures notes. D'autres cherchaient à acquérir plus de confiance dans la branche en difficulté. Parmi les autres motivations, figure aussi la volonté des parents.
Echec de l'école?
Pour les chercheurs, ces cours extrascolaires devraient en principe être assumés par l'école. Pour Hans-Ulrich Grunder, il faut revoir le concept de ces appuis. De telles heures supplémentaires ne devraient en principe pas être nécessaires dès lors que les élèves passent déjà toute la journée à leurs pupitres et font normalement leurs devoirs.
Ces cours d'appuis en sus démontrent que l'école ne parvient pas entièrement à remplir sa mission qui consiste à enseigner aux jeunes des méthodes d'apprentissage.