Deux pédocriminels font face à la justice thurgovienne depuis mardi matin devant le Tribunal de district de Münchwilen. Les deux hommes, qui ont avoué les faits, sont notamment accusés d'avoir abusé sexuellement de leurs fils respectifs. L'un d'entre eux aurait même "vendu" le sien à d'autres pédophiles.
Agé aujourd'hui de 35 ans, le principal prévenu est accusé d'actes sexuels avec enfants, de contraintes, encouragements à la prostitution, tentatives de contamination de maladie, pornographie et administration de substances dangereuses à un enfant. Dans son acte d'accusation, le Ministère public réclame 10 ans et demi de prison contre cet Allemand domicilié en Thurgovie.
Lorsque l'avocat de son fils a évoqué face à la Cour réunie à Sirnach le traumatisme enduré aujourd'hui encore par l'adolescent de 13 ans, son père a fondu en larmes. Porteur du VIH, l'homme a abusé sexuellement de son fils âgé à l'époque de six ans.
Dans ce but, il lui aurait administré à plusieurs reprises du GBL, substance aussi appelée "drogue du violeur". L'accusé nie toutefois ce reproche.
Il admet en revanche avoir diffusé sur internet des images de ses actes. Sur des "chats", l'homme a rencontré des pédophiles de toute l'Europe. Il a mis à disposition son fils à certains d'entre eux pour des actes sexuels contre une rémunération de 300 euros. Il a en outre caché sciemment sa séropositi vité aux hommes avec lesquels il couchait sans utiliser de préservatif.
L'avocat du trentenaire a demandé que la peine de son client soit limitée à huit ans. Abusé lui-même durant son enfance, l'accusé a ensuite travaillé comme prostitué et acteur porno. Il a tenté de se suicider à deux reprises.
En 2007, le principal prévenu est entré en contact avec son complice, un Glaronais aujourd'hui âgé de 42 ans. A l'époque, ce dernier avait lui aussi abusé sexuellement de son propre fils alors âgé de sept ans et diffusé des images de ses actes sur Internet. Le Ministère public réclame sept ans et demi de prison contre cet homme.
Placés en détention préventive depuis 5 ans, les deux accusés ont déclaré regretter leurs "actes atroces".
