A Genève, l'octogénaire qui avait tiré depuis son appartement sur des noctambules qui l'empêchaient de dormir purgera bien sa peine. La Chambre pénale d'appel et de révision a confirmé sa condamnation à trois ans de prison, dont dix mois fermes, pour tentative de meurtre.
Le jugement de première instance a été confirmé en appel le 20 décembre, a indiqué lundi à l'ats l'avocat de la victime Michael Anders, qui venait de recevoir cette décision. Sans contester le verdict de culpabilité, l'octogénaire demandait le sursis complet à l'exécution de la peine en raison des circonstances du drame mais aussi de l'âge et de l'état de santé de son épouse.
Lors du procès devant la Chambre pénale d'appel et de révision, l'accusé, un homme élégant et distingué, avait confirmé les déclarations qu'il avait faites dans la procédure. S'estimant agressé cette nuit de janvier 2012, il s'était défendu en tirant quatre coups avec son revolver. Il n'avait toutefois pas visé les deux fêtards, dont l'un a été touché au ventre, mais le mur.
Son avocate avait mis en avant la forte provocation. L'homme n'avait pas dormi depuis trois nuits, notamment à cause du bruit généré par la discothèque en bas de son immeuble, dans la vieille ville. La nuit du drame, il avait bu et avait été provoqué par les fêtards qui l'insultaient et le menaçaient.
De plus, il savait qu'il ne pouvait pas compter sur une intervention de la police, le quartier n'étant pas jugé prioritaire. Or, en raison de la tension qui y régnait, il avait auparavant averti le procureur général qu'il n'était pas exclu qu'il utilise son arme.
De son côté, le Ministère public avait conclu à la confirmation du jugement de première instance dans son intégralité. Le procureur avait rappelé que la faute du prévenu était extrêmement lourde: à 20 minutes près, la victime était morte. Pour lui, l'octogénaire, un habitué des armes, n'avait pas compris qu'il avait fait une bêtise.