Un livre argue que huit «groupes culturels» sont supérieurs au reste de la population américaine.
Controverse. Les Chinois, les Cubains, les juifs, les Indiens, les Nigérians, les mormons, les Iraniens, les Libanais. Huit minorités qui ont un point commun: elles réussissent mieux que le reste de la population américaine. Elles gagnent plus d’argent, ont des diplômes et des métiers plus prestigieux, etc. C’est à partir de ce constat qu’Amy Chua, Chinoise d’origine, et son mari Jed Rubenfeld, juif, ont échafaudé The Triple Package, sorti le 4 février aux Etats-Unis. La thèse des deux professeurs de droit à l’Université Yale? L’ascension de ces «groupes culturels» (les auteurs bannissent les mots «race», «ethnie» ou «religion») est due à trois facteurs: un complexe de supériorité, un puissant sentiment d’insécurité et la capacité à maîtriser les impulsions. Pour retrouver sa prospérité, l’Amérique devrait suivre l’exemple de ces minorités et renoncer à sa culture trop libérale et permissive. Dans L’hymne de bataille de la mère Tigre, paru en 2011, Chua affirmait déjà que l’éducation plus stricte des mères chinoises était meilleure que celle des autres. Devenu un best-seller, le livre avait créé un tollé auprès des Américains.
En réduisant la réussite au seul facteur culturel, Chua et Rubenfeld renient non seulement les théories sur la reproduction sociale, mais établissent aussi une hiérarchie inquiétante entre bonne et mauvaise culture. De quoi s’attirer les foudres des médias, qui qualifient les auteurs de «racistes» ou d’«eugénistes». Et les accuse de véhiculer l’idée, fallacieuse, que la future loi sur la régularisation des immigrés aggravera la situation socioéconomique de la classe moyenne américaine.