Cartables, dictionnaires, manuels scolaires: des militants de gauche ont distribué dimanche des fournitures récemment dérobées dans un supermarché aux enfants de familles sans toit ou au chômage qui occupent un immeuble de Séville, dans le sud de l'Espagne. Une quarantaine d'entre elles ont pu en bénéficier.
Au pied de l'immeuble surnommé "la cour de l'Utopie", une fillette serrait dans ses bras un cartable imprimé de joyeuses couleurs, tandis que deux jeunes garçons observaient, curieux, le contenu de leurs nouveaux sacs.
La petite colonie, pilotée par le mouvement des "indignés", avait fait irruption en mai 2012 dans ce bâtiment neuf, inhabité, l'une de ces constructions fantômes de la crise immobilière qui jette à la rue des milliers de familles espagnoles.
"Un drame humain"
Devant les enfants et leurs parents, le porte-parole du Syndicat andalou des travailleurs (SAT), Diego Cañamero, a affirmé dimanche que ses militants voulaient avec cette distribution "dénoncer un drame humain".
"Deux millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté en Andalousie". Cette région agricole du sud de l'Espagne est frappée par la crise, avec un taux de chômage qui explose à 35,8%.
"86'000 familles ont déjà perdu leur maison", a-t-il ajouté. "C'est pour dénoncer cette situation que nous exproprions des fournitures scolaires." Petite formation anti-capitaliste habituée des coups de force médiatiques, le SAT s'était emparé le 30 août de plusieurs chariots remplis de fournitures scolaires dans un supermarché de Séville.