Des chercheurs zurichois ont étudié une réaction du cerveau à la suite d'injections de Botox. Les nerfs du visage sont paralysés par le produit et le cerveau réagit alors moins fortement à des contacts avec la main, a confirmé mardi le professeur Arko Gosh de l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ).
En effet, les zones du cerveau régissant les nerfs du visage et des mains se trouvent juste l'une à côté de l'autre, dans le cortex somatosensoriel. Dans des cas extrêmes, cette proximité explique pourquoi certaines personnes amputées de la main peuvent percevoir un contact au visage dans leur "main fantôme".
De plus fortes réactions du cerveau à des contacts avec la main ont également été observées chez les patients présentant des troubles nerveux du visage.
L'équipe de chercheurs de l'Institut de neuroinformatique de l'Université de Zurich et de l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ), dirigée par le professeur Arko Ghosh, a alors cherché à déterminer si une paralysie des nerfs du visage pouvait également avoir un effet sur le cerveau de personnes saines.
Ils ont ainsi mesuré les ondes cérébrales de 15 volontaires avant et après une injection de Botox dans le front. Six semaines après ce traitement, la zone du cerveau concernée réagissait moins fortement à des contacts avec la main, ont écrit les chercheurs dans la revue "Annals of Clinical and Translational Neurology".
Une injection de Botox modifie donc le traitement des impressions sensorielles dans le cerveau, a indiqué mardi à l'ats M. Ghosh, qui confirmait des informations de l'émission alémanique "10 vor 10" et de la RTS. "Alors qu'une injection de Botox est localisée, l'impact sur les mouvements musculaires pourrait être d'une plus grande envergure", explique-t-il.
Actuellement, les chercheurs tâchent encore de déterminer si les sensations dans les mains des personnes testées sont également affectées. "L'affirmation selon laquelle des injections de Botox ne modifient pas le cerveau est fausse", a conclu M. Ghosh.