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La burqa prohibée au Tessin: une loi qui passe bien

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Jeudi, 18 Août, 2016 - 05:59

En cette période estivale, le débat sur l’interdiction du voile intégral a soudain pris de l’ampleur. Le directeur de la Sécurité du canton de Zurich, le socialiste Mario Fehr, a pris position en faveur d’une telle mesure. Il se réfère à l’expérience du Tessin, premier canton suisse où la burqa et le niqab sont désormais prohibés, cela depuis le 1er juillet dernier.

A la surprise générale, tout se passe bien. Certes, le premier jour, Nora Illi, membre du Conseil central islamique suisse, a transgressé l’interdit lors d’une manifestation très médiatisée sur la Piazza Grande, à Locarno, écopant d’une amende de 230 francs. Mais depuis, tout s’est calmé. Il faut dire que la police, notamment à Lugano, se montre très diplomate. Elle informe avant de sanctionner. Lorsqu’elle voit un couple en infraction, elle remet un dépliant en arabe au mari, qui prie alors sa femme de se dévoiler. Dans une petite dizaine de cas survenus le premier mois, la femme a alors découvert son visage.

Quant aux milieux touristiques, ils sont pour l’instant rassurés. «Les nuitées des clients du monde arabe continuent à croître, contrairement à ce que nous craignions», déclare Lorenzo Pianezzi, président de la section tessinoise d’hotelleriesuisse.

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Générations perdues

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Jeudi, 18 Août, 2016 - 06:00

C’est assez paradoxal et alarmant: la Suisse caracole en tête de la plupart des classements de l’innovation, elle ambitionne de se positionner comme la Silicon Valley européenne. Et pourtant, en matière d’enseignement de l’informatique, elle traîne en queue de peloton. Au primaire comme au secondaire. Résultat: l’immense majorité des bacheliers, y compris ceux qui ont suivi une filière scientifique, entrent à l’université ou dans une haute école sans s’être jamais frottés à la programmation. Le système scolaire helvétique, en particulier en Suisse romande, continue d’engendrer des générations d’analphabètes numériques.

«C’est une catastrophe», avertit le professeur fribourgeois Philippe Cudré-Mauroux. Le nouveau président de l’EPFL, Martin Vetterli, ne dit pas autre chose. Comme le conseiller national PLR Fathi Derder, qui s’est fendu, en juin dernier, d’une motion demandant au Conseil fédéral d’encourager les cantons à développer l’enseignement de l’informatique dès le primaire (lire L'école romande, cette fabrique d'analphabètes numériques).

Pourquoi ce retard? D’abord, parce qu’il y a à propos du terme informatique un immense malentendu. Les classes romandes sont depuis longtemps équipées en ordinateurs et autres supports numériques. Mais la science informatique, justement, ne doit pas être assimilée à l’utilisation de ces outils. Savoir jongler avec un tableur Excel ou maîtriser PowerPoint à la perfection, c’est utile. Se servir avec aisance des applications pour smartphones aussi. Mais le codage et une vraie compréhension de ces nouveaux langages, c’est autre chose.

Il faudrait, pour introduire cette nouvelle branche, en élaguer d’autres, voilà l’éternel problème. Et l’on entend d’ici les protestations de ceux qui les enseignent. Ajoutez au réflexe corporatiste la pénurie de maîtres capables d’enseigner ne serait-ce que les rudiments de la programmation, et vous désespérerez de voir l’école relever le défi numérique dans les temps.

Le choix est pourtant simple: la Suisse et l’Europe en général veulent-elles se positionner comme consommatrices passives (et bientôt larguées) de la révolution numérique? Ou veulent-elles compter parmi ceux qui la maîtrisent (la numérisation touche tous les domaines de l’économie et de la vie privée)? On peut certes laisser aux Californiens Apple et Google, au Coréen Samsung et aux nouveaux champions informatiques chinois comme Huawei la domination des technologies de l’information et accepter de se laisser coloniser par l’Amérique et l’Asie. On peut aussi tenter de reprendre notre destin numérique en main (lire Pour rattraper les Etats-Unis, les hautes écoles européennes ont besoin d'un électrochoc).

Dans le domaine de l’enseignement, certains pays européens semblent se réveiller. En France, à la rentrée de septembre, l’informatique sera obligatoire dès le primaire. Magnat des télécoms et des médias, l’entrepreneur Xavier Niel a donné un sacré coup de pied dans la fourmilière de l’Education nationale en créant un établissement révolutionnaire, l’école 42 (lire l'interview de Nicolas Sadirac, directeur de l'école 42). C’est d’ailleurs souvent dans les établissements privés que naissent les initiatives pédagogiques les plus novatrices. Et, dans ce cas précis, la promesse de ne pas faire partie de la grande masse des attardés numériques. 

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L’école romande, cette fabrique d’analphabètes numériques

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Jeudi, 18 Août, 2016 - 06:00

Décryptage. Les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la France font une priorité de l’enseignement de l’informatique. Le système scolaire suisse, lui, continue de  former des générations de «technoploucs».

Un polygone à n côtés est constructible si, et seulement si, n est le produit d’une puissance de 2 et de nombres premiers de Fermat distincts. Répétez après moi. Lors de la rentrée scolaire 2016, comme d’innombrables générations avant eux, les écoliers romands découvriront les joies du théorème de Gauss-Wantzel. Leurs parents, grands-parents et arrière-grands-parents s’y échinaient déjà à la craie sur un tableau noir. Leurs enfants nés en 2001 passeront par la même casserole. Pas question d’y couper: l’apprentissage du théorème est prévu dans le Plan d’études romand (PER), un document établi en 2010, qui harmonise les programmes de l’instruction publique obligatoire.

Résultat: la génération la plus connectée de l’histoire saura tout des polygones constructibles mais ne sera pas tenue d’apprendre ce qu’est un octet, ni combien il compte de bits. Toujours selon ce plan d’études, lors de leur dernière année de scolarité obligatoire, les élèves devront maîtriser les lois de la thermodynamique pour «calculer et comparer le rendement de différents appareils de chauffage de l’eau». Mais à moins de tomber sur un enseignant particulièrement éclairé qui en prendra l’initiative, ils n’apprendront pas comment fonctionne un ordinateur ni un réseau informatique.

«C’est une catastrophe!» s’exclame Philippe Cudré-Mauroux, professeur en informatique à l’Université de Fribourg. Ce Bullois de 39 ans, formé à l’EPFL, à Berkeley et au Massachusetts Institute of Technology, est un de ceux qui dénoncent l’absence de plan d’enseignement de l’informatique dans les écoles suisses: «Nous formons des générations qui ne seront pas prêtes à faire face aux nouveaux défis de la société, et qui ne connaissent rien aux processus qui vont gouverner nos vies.» 

Le modèle confédéral laisse les autorités cantonales libres d’introduire ou non l’enseignement de l’informatique, ce qui aboutit à un patchwork de pratiques. La plupart des cantons romands consacrent une période hebdomadaire à la formation aux Médias, images, technologies de l’information et de la communication (MITIC) en 9e année HarmoS. Il s’agit d’un fourre-tout qui comprend, selon le PER, la «recherche d’informations nécessaires à la résolution d’un problème et l’analyse critique des informations numériques».

L’an dernier, le Canton de Vaud a même décidé de supprimer cette unique période de 45 minutes hebdomadaire pour donner plus de temps à l’enseignement du français et des mathématiques. Partant du principe que «l’informatique est partout», son enseignement passera par l’usage de logiciels et de supports numériques dans les différentes branches. Cette décision consacre une vision selon laquelle l’informatique n’est pas une science en soi, mais uniquement un «accompagnateur d’apprentissage». En suivant la même logique, l’enseignement du français pourrait tout aussi bien être retiré des grilles puisque les cours de maths et de géographie sont déjà donnés dans cette langue.

Une grave erreur

Pour Philippe Cudré-Mauroux, réduire l’enseignement à l’usage de tableurs Excel et de recherches sur Google est une grave erreur. «L’apprentissage du fonctionnement de logiciels est absolument inutile sur le long terme. Ce sont des outils qui changent. Ce n’est pas avec ça qu’on formera des citoyens qui se sentiront à l’aise dans la société digitale d’aujourd’hui. Ce qui me frappe, c’est qu’on torture nos étudiants avec des connaissances théoriques très pointues en mathématiques, en physique et en chimie, alors que c’est l’inverse en informatique: la plupart des étudiants n’ont aucune connaissance de base, alors que ces compétences sont tout simplement vitales dans le monde d’aujourd’hui.»

Electricité, optique, mécanique: c’est comme si tout un pan de l’histoire industrielle se lisait encore dans ces passages obligés du programme scolaire romand du XXIe siècle.

«La transition de notre société à l’ère numérique n’a tout simplement pas été prise en compte par l’école, observe Philippe Cudré-Mauroux. L’enseignement d’aujourd’hui est encore basé sur une vision de la technique, de la science et de l’ingénierie qui remonte à l’après-guerre, avec une forte prépondérance de la physique et de la chimie. C’était le bagage qui était nécessaire il y a vingt ou trente ans, mais je connais peu de personnes qui ont vraiment besoin de telles connaissances théoriques. Dans le monde d’aujourd’hui, la connaissance des fondements de l’informatique est beaucoup plus importante.»

Mi-août, l’Office fédéral de la statistique (OFS) a réuni 47 indicateurs généraux liés à la société de l’information. Leurs analyses montrent le besoin de rattrapage du pays dans plusieurs domaines, dont celui de l’enseignement. En Suisse, selon l’OFS, le nombre d’ordinateurs par élève de 15 ans se situe dans la moyenne internationale. En revanche, la fréquence d’utilisation à l’école est en-dessous de la moyenne de l’OCDE. Du moins en Suisse romande.

Les jeunes Suisses surfent donc moins que ceux des autres pays. Le problème touche aussi les enseignants, comme le rappelle sur son blog Jean-Claude Domenjoz, spécialiste des médias et des technologies de l’information. « Outre le canton de Fribourg qui les a contraints à acquérir des connaissances de base, les enseignantes et enseignants romands ne sont pas tenus de disposer des compétences didactiques et méthodologiques nécessaires à l’apprentissage de l’informatique en classe. Stupéfiant! »

Une vision dépassée

Le système scolaire romand reste vissé sur l’idée qu’il n’est pas nécessaire de comprendre ce qui se passe derrière l’écran, qu’il suffit de savoir où cliquer. Cette vision est progressivement remise en cause autour de nous. En février dernier, sous l’impulsion de Barack Obama, le gouvernement fédéral américain a lancé un programme baptisé Computer Science for All (science informatique pour tous), qui prévoit un budget de 4 milliards de dollars pour aider les Etats à financer l’enseignement de l’informatique dans toutes les écoles du pays (lire Pour rattraper les Etats-Unis, les hautes écoles européennes ont besoin d'un électrochoc).

La Grande-Bretagne a inscrit la science informatique à son programme de scolarité obligatoire, à l’égal des mathématiques ou de l’histoire, en 2012 déjà. Cette décision faisait suite à un rapport de la commission de la Royal Society, qui avait décrit l’approche de l’enseignement de l’informatique basée sur l’apprentissage des logiciels de bureautique comme «hautement insatisfaisante».

Dès la rentrée de septembre, l’enseignement de l’informatique fera son entrée dans le programme scolaire français. L’initiation commencera à partir de l’âge de 6 ans et se renforcera en CM1 (8-10 ans). Les élèves se familiariseront avec l’écriture de code informatique en programmant le mouvement d’un robot sur un écran et en exécutant un programme simple. A partir de 2017, l’épreuve de mathématiques et sciences de fin de collège comportera obligatoirement au moins un exercice d’algorithmique ou de programmation.

Pour Cédric Villani, directeur de l’Institut Henri-Poincaré ayant reçu la prestigieuse médaille Fields de mathématiques en 2010, la France a déjà trop attendu. Interrogé dans le magazine Acteurs publics début juillet, le mathématicien prévenait que l’application de la réforme scolaire «menée avec une vitesse inouïe» par le gouvernement de François Hollande risquait «d’être un peu rock’n’roll», notamment parce que les enseignants y sont mal préparés et sont encore réticents à aborder des connaissances qu’ils ne maîtrisent souvent pas. Mais forcer le passage était probablement le seul moyen de faire bouger le paquebot de l’éducation nationale.

«L’objectif premier de cet enseignement n’est pas de former des informaticiens, c’est de former des citoyens conscients de ce qu’est l’informatique, des mécanismes de pensée et des évolutions de pratiques que cela suppose, estime Cédric Villani. Et de découvrir un art qui a emmené l’humanité sur les chemins d’une révolution. Tous nos enfants doivent apprendre la Révolution française en classe d’histoire, car cela a joué un rôle majeur sur le pays dans lequel nous vivons; de même, tous nos enfants doivent apprendre ce que c’est qu’un programme informatique, car cela a changé la marche du monde.»

Pour l’heure, l’introduction obligatoire de l’informatique dans le programme scolaire français a déjà eu un mérite: forcer les enseignants à se former eux-mêmes. En témoigne le succès d’un nouveau manuel intitulé 1, 2, 3... codez!, édité par la fondation La main à la pâte, qui s’adresse à la fois aux élèves et aux enseignants (lire Informatique à l'école: le manuel manquant). Près de 10 000 enseignants se sont inscrits pour suivre le projet de formation en ligne deux semaines après la parution du livre début juin, alors que l’association pensait atteindre cet objectif en deux ans.

Le conservatisme des «technoploucs»

Le conseiller national Fathi Derder n’est généralement pas du genre à prendre exemple sur la France mais, dans ce cas précis, le libéral-radical n’est pas loin de chanter les louanges de François Hollande. «L’introduction de l’informatique à l’école primaire est devenue absolument indispensable», tonne-t-il. Il dénonce le conservatisme du milieu scolaire, refuge de «technoploucs». «Quand on parle de numérique, les gens croient encore qu’on parle d’iPhone. C’est un drame.»

Mi-juin, le parlementaire a déposé une motion pour demander au Conseil fédéral d’«encourager les cantons à développer l’enseignement de l’informatique dès l’école primaire, ainsi que la compréhension du fonctionnement et du rôle du logiciel comme pilier du monde numérique».

La proposition a reçu un accueil poli de la Conférence des directeurs de l’Instruction publique, qui a estimé que la proposition de Fathi Derder était une «bonne idée». Son directeur, Christoph Eymann, a toutefois rappelé que l’enseignement était l’affaire des cantons, et que si la Confédération avait des recommandations à faire, ce serait à elle d’en supporter les coûts. «Il faudra briser quelques tabous avant de voir ce projet se réaliser, convient Fathi Derder. La seule question à se poser est de savoir si l’enseignement de la science informatique fait partie du rôle de l’école. Si nous sommes d’accord pour dire que c’est le cas, alors nous devons trouver un moyen de le mettre en œuvre. Et vite.» 

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Lea Kloos
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Les balades qui font du bien: une histoire, de cèdre en cèdre

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Jeudi, 18 Août, 2016 - 06:00

Botanique. Traverser la ville de Genève de parcs en rues boisées, c’est possible. Le parcours suit une ligne nord-sud, du parc des Eaux-Vives à la presqu’île du Bout-du-Monde, tout en remontant le temps.

La balade en ville a ses particularités. Suivre le parcours sans se tromper se révèle parfois plus délicat qu’en montagne. La signalisation des chemins pédestres est une fierté nationale en Suisse, mais cette passion pour les petits panneaux indicateurs jaunes n’a pas atteint les villes. Autre fait surprenant, c’est parfois en ville que l’on porte la plus grande attention aux arbres. C’est le cas avec la balade appelée De cèdre en cèdre, qui traverse Genève de part en part.

La promenade est l’occasion de découvrir la diversité de formes et de couleurs de ces magnifiques conifères qui peuplent les parcs et les allées de la ville. Pour l’instant, retenons juste qu’il en existe trois espèces. La traversée de la ville du parc des Eaux-Vives jusqu’à la presqu’île du Bout-du-Monde sera l’occasion – enfin – de les découvrir et de les reconnaître.

La promenade est présentée dans deux «plans piétons» très complets édités par la Ville de Genève (ils sont disponibles sur internet, mais l’adresse du site est si compliquée qu’il est bien plus simple de taper «Genève de cèdre en cèdre» sur Google pour les trouver). Pensez à les imprimer et à les prendre avec vous, le parcours n’étant pas toujours aisé à suivre, s’enfilant à l’occasion dans des cours d’immeuble et traversant les préaux des écoles.

Mais revenons donc à nos cèdres, dont nous savons qu’il existe trois espèces. Le cèdre du Liban (Cedrus libani), le cèdre de l’Atlas (Cedrus atlantica) et le cèdre de l’Himalaya (Cedrus deodara). Les experts en horticulture sauteront au plafond doigt dressé pour rappeler qu’il existe également un cèdre de Chypre (Cedrus brevifolia), mais ils devront aussi reconnaître que la plupart du temps, celui-ci est considéré comme une sous-espèce du cèdre du Liban.

Ce qui, au final, nous donne bien trois espèces à retenir. Le cèdre du Liban, avec ses branches étalées, rigides et horizontales, formant un éventail. Le cèdre de l’Atlas, aux branches plus courtes et moins étalées, forme une pyramide. Le cèdre de l’Himalaya paraît plus léger, conique, en pyramide plus prononcée avec ses branches pendantes.

Une folie

Voilà pour la théorie. En pratique, distinguer un Cedrus libani d’un deodara ou d’un brevifolia du premier regard n’est pas toujours chose aisée. Prenez le beau cèdre du parc de la Grange, par exemple, tout au début du parcours. Il s’agit d’un Cedrus libani, c’est certain. Mais son aspect trapu peut troubler l’apprenti dendrologue. La raison est simple: sa forme bizarroïde tiendrait au fait que sa flèche – nous racontent les Archives de la Ville – lui aurait été arrachée d’un coup de carabine par un certain «Monsieur Edmond Favre». Si l’histoire est vraie, alors chapeau bas, bien visé.

Planté en 1800, l’arbre serait l’un des plus vieux de la ville, voire d’Europe. Mais pas tout à fait. Ce serait compter sans les deux cèdres du Liban rapportés à Paris en 1734 par Bernard de Jussieu. Si un des deux plants a disparu, le second peut être vu au labyrinthe du jardin des Plantes. Cassé par la flèche lors de son voyage, il n’est haut que de 20 mètres. Les cèdres poussent par le sommet des branches.

Le botaniste français n’était pas allé jusqu’au Liban pour recueillir le précieux spécimen mais… en Angleterre, le premier pays d’Europe à se prendre de passion pour le cèdre dans les années 1630. Avant 1734, la France n’en comptait encore pas un seul.

La folie du cèdre s’est répandue de là pour atteindre presque tous les parcs de toutes les villes d’Europe, dont Genève. C’est le baron Jean-François de Sellon, alors ministre de la République de Paris, qui fit planter en 1735 les premiers cèdres du Liban à Genève. C’était dans son domaine, l’actuel parc Beaulieu. Un lieu qui ne figure malheureusement pas sur notre parcours. On se consolera en se disant que le magnifique cèdre décapité à la carabine du parc de la Grange est issu de leurs graines.

Depuis 1735, donc, le cèdre fait partie de la tradition botanique de Genève. Sur les 40 000 arbres répertoriés sur le territoire genevois, 3800 sont des cèdres. La promenade permet d’en admirer une cinquantaine.

Parcours: du quartier des Eaux-Vives, la promenade de 6,5 kilomètres file vers le sud par le parc de la Grange, la Villa romaine, le quartier de Grange-Canal, l’allée Charles-Martin, le parc des Falaises et se termine par le chemin Edouard-Tavan.
Durée: environ 3 heures.
Les plans détaillés sont disponibles sur le site de la Ville de Genève à l’adresse suivante: www.ville-geneve.ch/connaitre-geneve/promenades/itineraires-pedestres-thematiques/cedre-cedre/


Nos adresses dans les environs

Saveurs italiennes

Pour un lunch avant la balade près du parc de la Grange: le café-restaurant Et Caetera offre une cuisine italienne et méditerranéenne dans un décor sympathique.
Rue de Montchoisy 78, 022 736 09 71

Hamburger

Près du chemin des Tulipiers et de son magnifique cèdre de l’Atlas, un hamburger vous attend au Road Runner.
Route de Chêne 63, 022 735 64 20

Tartines

Pas loin du cèdre de l’Himalaya de l’Ecole de commerce, le B d’Armand propose des tartines, des tortillas ou un gaspacho, avec terrasse.
Chemin de la Florence 9, 022 346 36 42

Végétarien

En descendant le chemin Edouard-Tavan, un petit écart sur l’avenue de Miremont vous permettra de découvrir un végétarien bien coté, l’Helveg Café.
Avenue de Miremont 31 ter, 022 347 15 15

Retrouvez chaque semaine nos nouvelles propositionsde balades, d’adresses originales et davantage de photos pour chacun des itinéraires sur heb.do/balades

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François Pilet
François Pilet
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Travailler trop endommage le cerveau

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Jeudi, 18 Août, 2016 - 06:00

Travailler à plein temps, au-delà de 40 ans, n’est pas sans risques. C’est la conclusion d’une recherche menée conjointement par les universités japonaises de Keio et Ritsumeikan, et chapeautée par l’Université de Melbourne, en Australie.

Cette étude, «Use It Too Much and Lose It? Les effets des heures de travail sur les capacités cognitives», explique que le travail est à double tranchant: «D’un côté, il stimule l’activité cérébrale, mais, passé un certain nombre d’heures, et selon les tâches que l’on effectue, il peut potentiellement endommager les capacités cognitives en raison de la fatigue et du stress.» C’est pourquoi, au-delà de 40 ans, l’étude prône trois jours de travail hebdomadaire, pas davantage. Soit l’équivalent de 25 heures. 

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Hypocrites algorithmes

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Jeudi, 25 Août, 2016 - 05:54

Voilà que les vacances commencent mal. En ce mardi 2 août, la compagnie aérienne me prévient que le vol est annulé. Il est reporté au lendemain. Déception, mais je prends mes dispositions. Problème: la première nuit d’hôtel, à destination, est déjà payée. Je m’enquiers auprès de la réception de l’établissement pour savoir comment l’annuler. Elle me dit de prendre contact avec l’agence de voyages en ligne qui a effectué la réservation. Dès que celle-ci aura envoyé un message à l’hôtel, tout sera OK.

C’est ici que la longue marche commence. Toute la journée, je téléphone au numéro d’assistance clientèle d’ebookers.ch. Avec, à chaque fois, au terme des multiples étapes numérotées, la même réponse préenregistrée en english: «I’m sorry, we are experiencing difficulties, good bye.» J’essaie l’assistance par e-mail, en vain: elle est aussi hors service. Je trouve sur le site une adresse e-mail de secours, tente ma chance. Jamais je ne recevrai de réponse.

C’est ainsi que naît une désagréable impression: tout se passe comme si, sur ce genre de site, tous les contacts directs avec la clientèle étaient évités comme la gale. Zéro assistance = zéro perte de temps = zéro perte de gain. Le client n’est pas une personne, mais une chose abstraite à qualité unique: elle est pourvue d’une carte de crédit. Elle recevra certes après coup, cette chose, de nombreux messages d’évaluation du voyage. Des messages automatiques, des algorithmes hypocrites qui vous demandent votre avis, mais en fait n’en ont rien à battre. Good bye! 

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Raphaël Domjan, un alien des temps modernes

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Jeudi, 25 Août, 2016 - 05:55

Portrait. Il a été le premier écoexplorateur à réaliser un tour du monde en bateau solaire. Il sera le premier à effectuer un vol stratosphérique avec un avion à hélice propulsé par l’énergie solaire. Le Neuchâtelois Raphaël Domjan met la technologie de pointe au service de l’écologie. Avec, comme priorité, la recherche de la simplicité et de l’authenticité.

En plein Pacifique, entre les îles Galápagos et les îles Marquises, Raphaël Domjan navigue avec l’équipage du MS Tûranor PlanetSolar, chef d’expédition du premier bateau solaire à réaliser un tour du monde. Il est parti de Monaco le 27 septembre 2010. Durant son voyage, une nuit où la Voie lactée semble plus lumineuse que jamais, il se projette déjà après la fin d’un périple qui va durer 585 jours, jusqu’au 4 mai 2012. «Si je continue ma vie d’écoexplorateur, pense-t-il, je dois être encore plus ambitieux, aller plus loin, plus haut.»

Une nouvelle étoile filante déchire le ciel. Dans cet hémisphère sud, elles mènent une danse ininterrompue. «Si l’on pouvait voir les étoiles et la courbure de la Terre en plein jour, grâce à l’énergie solaire, ce serait magique.» Le premier avion solaire avec pilote à pénétrer dans la stratosphère vient de prendre son envol dans l’imagination du Neuchâtelois.

Au cours de ce long voyage, une équipe d’aventuriers français contacte Raphaël Domjan. Elle veut l’associer à la construction d’un avion solaire pour devancer Bertrand Piccard alors engagé dans son projet Solar Impulse. «Bertrand est un ami, ce ne serait pas loyal. Qui plus est, copier les idées des autres, très peu pour moi», se dit l’écoexplorateur. Les jours filent.

Arrivé à Calvi, juste avant d’accoster à Monaco, fin du tour du monde, il apprend par la presse qu’un Allemand prévoit de commercialiser un avion solaire à un prix raisonnable en vue de former des pilotes. Raphaël envoie aussitôt un courriel à celui-ci pour le féliciter. La réponse est immédiate. L’Allemand Calin Gologan, fondateur et CEO de PC-Aero GmbH, qui a notamment collaboré avec Solar Impulse, copiloté par Bertrand Piccard et André Borschberg, deviendra quelques mois plus tard le concepteur et le designer de l’avion SolarStratos.

De son tour du monde en bateau solaire Raphaël Domjan a notamment appris que, pour qu’un projet d’exploration ait un réel impact en termes de communication, il doit réunir trois conditions: ne pas trop s’étaler dans le temps, car les médias se lassent d’une aventure qui n’en finit plus, montrer des images incroyables que tout le monde ne peut pas réaliser avec son smartphone et, enfin, comporter un risque.

L’Autrichien Felix Baumgart-ner, le premier à se lancer en parachute d’une hauteur de près de 40 kilomètres, remplissait ces conditions. Son projet Red Bull Stratos a récolté quelque 500 millions de likes en direct. Le vol stratosphérique de la mission SolarStratos, programmé en 2018 (lire l’encadré en fin d'article) est quant à lui prévu pour durer environ cinq heures: deux heures de montée pour s’approcher de l’espace, quinze minutes pour contempler les étoiles, trois heures pour redescendre sur Terre. Il y a fort à parier que les images récoltées seront spectaculaires. Quant au risque, il est loin d’être négligeable.

Une aventure risquée

Christophe Keckeis se fait quelque souci pour Raphaël Domjan. L’ancien chef de l’armée suisse connaît bien cet écoexplorateur «bouillonnant d’énergie» dont il a été l’instructeur de vol à voile. Il le voit «toujours prêt à réaliser une prouesse inédite pour nous faire prendre conscience de la nécessité de diminuer l’empreinte écologique de notre civilisation sur la planète, son souci majeur». Appelé in extremis par son ami Raphaël, en septembre 2011, alors que le navire MS Tûranor PlanetSolar allait atteindre, quatre mois plus tard, le golfe d’Aden infesté de pirates, Christophe Keckeis lui a concocté un solide plan de protection, avec notamment six tireurs d’élite embarqués sur le bateau solaire.

Avec SolarStratos, c’est encore une autre histoire. Il faudra apprendre à piloter un appareil non pressurisé, vêtu d’une combinaison spatiale, dans un environnement où la température à 24 kilomètres d’altitude atteint – 70 °C. «Initié à la petite aviation avec le planeur et l’hélicoptère, qui évoluent entre 0 et 4000 mètres, souligne le militaire, Raphaël, qui n’est pas pilote de chasse, devra évoluer là où il n’y a presque plus d’air, où la mécanique de vol et l’aéronautique sont soumises à rude épreuve.»

Casse-cou, Raphaël Domjan? «Cet amoureux de la vie et des gens n’est en aucun cas un kamikaze», souligne Jacques Rougerie. Architecte océanographe français spécialiste de l’habitat sous-marin, initiateur du vaisseau futuriste SeaOrbiter dédié à l’exploration des fonds marins, ce dernier est l’un des neuf parrains de SolarStratos (il a également soutenu PlanetSolar).

A ses yeux, «l’antisuperman» Raphaël a plutôt le profil du «Petit Prince qui aime qu’on lui raconte des histoires et qu’elles se dessinent», comme celles du héros d’Antoine de Saint-Exupéry. Jacques Rougerie, très ami de l’océanographe Jacques Piccard, n’est pas avare d’images fortes pour qualifier Raphaël Domjan, «cet alien des temps modernes, qui allie la nature et la technologie pour faire avancer l’humanité, sans nostalgie du passé».

Un sentiment de liberté

En prénommant le premier de leurs trois fils Raphaël, Daniel et Agnès Domjan ont eu une intuition fort symbolique. Dans la tradition chrétienne, en effet, l’archange Raphaël est considéré comme le patron des voyageurs sur terre, sur mer et dans les airs! A l’âge de 3 ans et demi déjà, le jeune garçon, qui habite à La Coudre, ancienne commune suisse qui a fusionné avec Neuchâtel, veut absolument rejoindre ses grands-parents, qui résident à plus de 2 kilomètres. Sac au dos, il emprunte un funiculaire puis fait le reste du trajet tout seul, à pied. Aujourd’hui encore, il se souvient de ce «sentiment de liberté» qu’il a alors expérimenté pour la première fois de sa vie.

«Mes parents m’ont toujours laissé assez libre», reconnaît Raphaël Domjan. Apprenti mécanicien moto dans un garage, il gère ce dernier, seul et à 16 ans, trois mois seulement après le début de son apprentissage. Son patron, pilote de course, hospitalisé, a eu un accident. Il peaufine ensuite son penchant pour «la débrouille» lors d’un voyage de quatre ans en Amérique latine et en Nouvelle-Zélande.

De retour en Suisse, le jeune Raphaël se dit qu’avec un CFC, «on ne peut pas faire grand-chose». Alors il suit parallèlement une double formation d’ingénieur en mécanique et automate programmable et d’ambulancier, au Val-de-Travers. Passionné d’escalade, de ski, de spéléologie, de kitesurf, il rêve à la fois de faire du sauvetage en montagne, d’être guide, ambulancier et pilote d’hélicoptère professionnel. Un panaché d’aventure et d’altruisme.

Après une piteuse histoire de papiers qui n’étaient pas en règle au Val-de-Travers, Raphaël Domjan est finalement recruté comme ambulancier par le Service de protection et sauvetage de la Ville de Lausanne. «Quand il venait vers moi, se souvient son ancien chef, René Bezençon, qui l’a engagé, il avait toujours un nouveau truc à proposer. Quelquefois, je l’ai remis sur les rails en lui donnant un cadre à suivre.» Parmi ces trucs figure un programme informatique que Raphaël Domjan a développé et qui, aujourd’hui,est utilisé par d’autres services d’ambulances du canton de Vaud. L’écoexplorateur travaille toujours à temps partiel pour la Ville de Lausanne, qui lui offre quelques services de presse pour SolarStratos. Donnant, donnant.

Le projet de l’avion solaire est apparemment en bonne voie. Aux légitimes inquiétudes exprimées par son ami Christophe Keckeis, Raphaël Domjan réplique qu’il a su s’entourer de pilotes et d’astronautes de haut niveau. Comme Michel López-Alegr a, aux commandes des avions de reconnaissance Lockheed U-2 et chef de la Station spatiale internationale (ISS), ou comme Klaus Plasa, pilote d’essai.

Par ailleurs, le pilotage de SolarStratos, qui ne pèse que 450 kilos, est proche de celui d’un planeur. Enfin, Calin Gologan, le concepteur et designer de l’avion stratosphérique, est lié au Centre allemand pour l’aéronautique et l’astronautique (DLR, son sigle allemand), lequel participe à l’élaboration d’un simulateur de vol inauguré en septembre prochain à Yverdon-les-Bains (le siège de SolarStratos). La société allemande Grob Aircraft a réalisé pour le compte du DLR un prototype d’avion de recherche stratosphérique. Avec de telles compétences accumulées, Raphaël Domjan ne part pas de zéro.

Le financement du projet

«Comment avez-vous trouvé le financement de cette mission?» interroge Raphaëlle Javet. Raphaël Domjan a remarqué cette jeune femme dès son arrivée en retard à une conférence qu’il donne le 21 septembre 2015 à l’Université de Neuchâtel. Portant un T-shirt faisant la promotion d’une initiative sur les bourses d’études, l’étudiante en archéologie au regard vif et au verbe assuré est membre du comité directeur du Parti socialiste vaudois. Loin de la stratosphère, c’est le coup de foudre entre Raphaël et Raphaëlle.

L’archange a fait coup double. «A part le fait d’être socialiste, elle n’a aucun défaut», dit Raphaël de sa compagne avec humour. Plutôt Vert’libéral, l’entrepreneur épris d’indépendance reconnaît cependant avoir été séduit par un cours donné par Dominique Bourg, professeur à la Faculté des géosciences et de l’environnement de l’UNIL. «J’étais un technicien qui croyait de manière arrogante que la technique pouvait résoudre tous nos problèmes. Dominique Bourg m’a ouvert l’esprit en me prouvant que c’était inexact.» Longtemps président de commune, le père de Raphaël est un radical d’avant la fusion avec les libéraux, avec une bonne dose de social. La famille Domjan est réfractaire à toute forme de dogmatisme, d’où qu’elle vienne.

La question financière posée par Raphaëlle en septembre 2015 à son futur compagnon de vie ne se résout pas seulement par des chiffres. «Dépenser beaucoup d’argent, c’est aussi avoir un fort impact sur la nature», souligne l’écoexplorateur. Mais concilier efficacité et développement durable, ce n’est pas une sinécure. Le budget de SolarStratos est volontairement limité à 10 millions de francs. C’est le tiers de celui de PlanetSolar, qui a été alimenté par 65 sponsors dont le principal, l’entrepreneur Immo Ströher, a financé la construction du navire.

Sur les 10 millions du budget de SolarStratos, entre 4 et 5 ont déjà été trouvés. Ils couvrent la fabrication de l’avion, le hangar, l’équipe technique et la combinaison spatiale. La société Ciel, l’un des principaux groupes romands du secteur des installations électriques, est aujourd’hui le partenaire officiel parmi d’autres soutiens scientifiques, techniques, institutionnels, des fournisseurs et d’autres supporters. Reste à financer les vols, la communication et l’événementiel avec notamment une web TV et un car-régie. Les chiffres peuvent facilement s’envoler. La simple arrivée du bateau MS Tûranor PlanetSolar à Monaco a coûté presque 1 million de francs!

Rester modestes

«Nous sommes une petite équipe, nous voulons rester modestes», insiste Raphaël Domjan. Ce dernier veut lier sa collaboration avec le Centre suisse d’électronique et de microtechnique (CSEM), à Neuchâtel, qui développe les cellules solaires de l’avion (dont la construction est centralisée à Hurlach, en Allemagne), le Centre allemand pour l’aéronautique et l’astronautique (DLR) et une spin-off de l’EPFL encore à créer.

Une petite équipe au sein de laquelle figure un fidèle d’entre les fidèles, son frère cadet, Alexis. Chimiste de formation, ce dernier travaille à 20% pour SolarStratos, dans l’informatique, la communication et la télémétrie. «C’est la vision d’un glacier en Islande, qui a sensiblement fondu en seulement quelques années, qui a incité mon frère à faire un tour du monde en bateau solaire», se souvient Alexis, qui s’est notamment occupé du site web de PlanetSolar.

La mission proprement dite de PlanetSolar s’est achevée avec la fin du tour du monde en bateau solaire. Ce dernier a été cédé à la fondation Race for Water. Par ailleurs, la fondation SolarPlanet continue de son côté à soutenir divers projets de développement durable. La réussite escomptée de SolarStratos devrait en revanche donner le départ à de nouvelles activités commerciales.

A commencer par le vol d’avions solaires avec des passagers avides de sensations fortes à la frontière de l’espace. Raphaël Domjan rêve d’entreprendre un vol stratosphérique avec son ami Bertrand Piccard qui, à cette occasion, battrait son propre record d’altitude en avion solaire! Ce serait le symbole d’une collaboration exemplaire entre deux écoexplorateurs. Le copilote de Solar Impulse n’a d’ailleurs pas ménagé ses efforts pour soutenir son ami Raphaël. Il lui a notamment proposé une aide financière pour PlanetSolar, en cas de besoin. Il lui a aussi favorisé l’accès au très fermé Explorers Club de New York.

Le marché des drones

L’autre volet commercial, ce sont les drones solaires stratosphériques, plus économiques et plus écologiques que les satellites, qu’ils pourraient progressivement remplacer. En Suisse, Bertrand Piccard et André Borschberg, copilotes de Solar Impulse, se sont lancés dans la course. Ils ne sont de loin pas les seuls. Une vingtaine de sociétés dans le monde se disputent ce nouveau marché: Google avec son projet Skybender visant à créer un réseau 5G depuis un drone solaire.

Facebook avec sa grande aile en carbone Aquila embarquant des systèmes de communication laser d’une puissance inégalée. La plateforme stratosphérique Stratobus, à mi-chemin entre le satellite et le drone, dont le français Thales Alenia Space est le maître d’œuvre industriel, etc. Et SolarStratos?

Raphaël Domjan relève que la plupart des entreprises qui misent sur les drones sont nord-américaines. Or, la stratosphère, qui n’est pas encore l’espace, fait partie de la zone souveraine des Etats. Ces derniers hésiteront sans doute à deux fois avant de ne laisser voler au-dessus de leurs territoires que des engins provenant des Etats-Unis.

Il y a donc selon lui une belle occasion pour les sociétés européennes. «Il n’est pas question pour nous d’envisager de vendre des avions ou notre technologie, mais des services», souligne l’entrepreneur. Des sociétés spécialisées par exemple dans la sécurité ou le soutien en cas de catastrophe naturelle ou industrielle seraient invitées à s’installer en Suisse pour développer leurs activités en bénéficiant du savoir-faire de SolarStratos.

Que la Suisse devienne un centre de compétence au service du développement durable, c’est le rêve de Raphaël Domjan. Face au défi climatique, l’urgence des urgences, l’aventure solaire n’est pas, pour lui, un luxe mais une nécessité vitale.


Au fil de l’espace-temps

19 janvier 1972 Raphaël Domjan, Lausannois d’origine, naît à Neuchâtel, où il vit actuellement.

2001 Création de la société Horus Networks, à Neuchâtel, dont Raphaël Domjan est l’un des associés et fondateurs. L’entreprise est active dans l’hébergement de sites internet et d’autres services (e-mails, SMS, etc.). Elle a développé le premier site hébergeur à énergie solaire de l’histoire.

2004 L’écoexplorateur reçoit sa certification de pilote de patrouille et de démonstration.

2007 Fondation de la société SolarPlanet, qui vise à démontrer que l’humanité peut désormais s’affranchir totalement des énergies fossiles.

31 mars 2010 Mise à l’eau de MS Tûranor PlanetSolar, le plus grand bateau solaire jamais construit, après trois ans d’études de faisabilité, de construction et de tests.

4 mai 2012 Après 585 jours de navigation, MS Tûranor PlanetSolar rejoint Monaco, point de départ d’un tour du monde propulsé à 100% par l’énergie photovoltaïque.

2014 Lancement officiel du projet SolarStratos et recherche de partenaires. Finalisation du design de l’avion.

2015-2016 Construction de SolarStratos HB-SXA, centralisée à Hurlach (D). Les cellules solaires sont fabriquées au CSEM, à Neuchâtel, les batteries en Autriche.

2015 En compagnie de la navigatrice Anne Quéméré, Raphaël Domjan réalise la première navigation polaire de l’histoire à l’énergie solaire. Il tente la traversée du passage du Nord-Ouest, qui relie l’océan Atlantique à l’océan Pacifique, mais y renonce pour des raisons liées à la météo.

2016 Présentation et premier vol de l’avion solaire.

2017 Premiers records et préparation de l’avion ainsi que de l’équipe pour le vol stratosphérique.

2018 Vol record stratosphérique.

Dès 2019 La partie commerciale du programme de SolarStratos peut commencer (vols stratosphériques habités, drones, etc.). 

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Martin Bauendahl
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Meapasculpa: ciel, mon ticket de parking!

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Jeudi, 25 Août, 2016 - 05:55

Ciel, ils ont volé mon ticket de parking! O tempora! O mores! Quand je suis arrivée l’autre jour à la borne d’entrée de mon parking lausannois préféré, la machine m’a craché non pas l’habituel rectangle de papier mais un étrange jeton bleu et rond de la taille d’une pièce de 2 francs. C’est une révolution. Que dis-je, une catastrophe.

C’est que, après plus de vingt ans de conduite, je venais à peine d’apprivoiser l’usage du ticket de parking. C’est un vrai tabou, une question particulièrement aiguë sur laquelle l’examen de conduite passe comme chat sur braise: que faire du ticket de parking?

Une fois qu’il sort de la machine, quatre fois sur cinq, il finit entre les lèvres de la conductrice. J’ai remarqué cela: les hommes ne mettent pas le ticket de parking dans leur bouche pour aller de la borne d’entrée à la place de parc, les femmes si. Meilleure connaissance du multiusage des choses? Désir de séduire jusqu’à son ticket de parking? Allez savoir. Lorsqu’on commence à saliver, avec risque de dégradation dudit ticket, on le pose sur le siège passager ou dans le vide-poche entre les deux sièges. Le vrai enjeu commence à ce stade: portemonnaie? Avec les pièces? Avec les cartes de crédit? Poche de la veste? Poche du sac? Poche intérieure? Poche extérieure? Etui à lunettes?

J’ai tout essayé, me disant à chaque fois que j’allais désormais m’en tenir à un seul emplacement. Comme à chaque fois, au moment de payer, je fais la tournée de tous les endroits possibles où le sésame peut se nicher, j’en déduis que l’endroit choisi n’est pas bon puisque peu mémorisable.

Sans compter le nombre de fois où il s’est échappé entre la caisse et la sortie, créant la scène culte de nos cauchemars: les voitures qui s’entassent derrière vous pendant que vous vous tortillez en espérant que ledit ticket est tombé sous le siège. Je ne vous parle même pas de la gestion du ticket de parking en couple, domaine dans lequel les thérapeutes conjugaux devraient tous se spécialiser: la confiance ne règne jamais en la matière et c’est évidemment toujours l’Autre qui a perdu le ticket.

Désormais, tout est à recommencer. Essayez de tenir un jeton de la taille d’une pièce de 2 francs entre vos lèvres: évidemment, c’est dégoûtant, puisqu’il est réutilisable, et donc déjà utilisé. Ainsi, à peine entre vos doigts, dans ces secondes précieuses entre l’entrée du parking et votre redémarrage, vous risquez déjà de le perdre. Le poser sur vos genoux? Il file tout droit entre vos jambes. Sous le pare-soleil? Illusoire. Et ensuite? Avec les pièces de monnaie? Dans votre poche? Poche intérieure? Extérieure? Etc., etc.

Parfois, on n’a pas de problème plus grave à régler. Parfois.

isabelle.falconnier@hebdo.ch

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Livetrotters: réglés comme des horloges suisses

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Jeudi, 25 Août, 2016 - 05:56

Aude Haenni

Reportage. Censée interviewer deux Suissesses expatriées à Londres, Aude découvre qu’elles ne sont pas dans la capitale. Un appel sur Facebook la met rapidement en contact avec d’autres compatriotes. Mais les attraper, en revanche, c’est une tout autre histoire… Le stress de la City les aurait-il tous contaminés?

Clélia

Lundi, 12 h 25. Message de Diane: «Je suis en plein rush, j’écris mon mémoire de master. Et mon coloc suisse est en vacances. Mais je te mets en contact avec Clélia.»

14 h 58. Message de Bochra: «Tu peux passer me voir en arrivant, je ne suis pas loin de City Airport. Je peux te voir une petite demi-heure.»

Mardi, 11 h 27. Une heure avant le décollage, j’apprends que Bochra aura une journée plus compliquée que prévu. En attendant des nouvelles de cette manageuse, le rendez-vous avec Clélia à Cutty Sark est avancé.

15 h 28. Assise face à l’imposant navire à voiles, je vois arriver la première expatriée de la liste, cheveux au vent, jupe de circonstance. «Je ne regarde plus la météo… lance la jeune femme, dépitée. Mais je me réjouis à chaque fois que je me réveille et qu’il y a du soleil!» Bref, nous ne sommes pas là pour parler de la pluie et du beau temps, même si le thème est récurrent en ces terres…

Qu’est-ce qui t’a amenée à Londres?

Après avoir terminé le gymnase Auguste-Piccard, j’ai voulu faire un bachelor en danse. Mais il n’y a aucune possibilité en Suisse. Je suis partie à Londres, au Trinity Laban, pour trois ans.

Et tu es toujours là…

Quand j’ai fini, en 2013, je me suis posé la question: «Est-ce que je rentre ou pas?» Ici, je m’étais fait un réseau, il y a plus de projets, de possibilités de voir des spectacles, de prendre des cours… Alors je suis restée.

Penses-tu avoir fait le bon choix?

Je me demande parfois si ce que je fais est juste. D’un côté, il y a plus d’occasions; de l’autre, le coût de la vie est tellement important qu’il faut bosser énormément. Mais je n’ai aucun regret.

Le travail, justement, c’est facile d’en trouver en tant qu’expatrié?

Bien sûr. Nanny, flyering, barmaid dans les pubs… Là, je donne des cours de yoga. Tu peux tout faire, du moment que tu as un national insurance number, plutôt simple à obtenir, vu qu’on a un statut similaire aux Européens.

Ta famille pense quoi de tout ça?

Elle respecte mon choix, mais trouve que je ne me facilite pas la vie. Si j’étais en Suisse, il y aurait un côté rassurant.

Reviendras-tu un jour?

C’est la grande question. Je pars en Inde cet automne pour un mois, je ne sais toujours pas si je rentrerai à Londres ou à Saint-Prex (VD).

17 h 06. Clélia doit s’en aller. Il est temps pour moi de rejoindre mon Airbnb à Shoreditch, le quartier tendance par excellence.

Eddy

17 h 38. «Salut!» me lance Eddy en français, sans accent. Dans cette colocation de jeunes entrepreneurs composée de deux Sud-Africains et d’un Sud-Américain, il se trouve qu’Eddy est Suisse. Je saute sur l’occasion: place à une interview improvisée.

Comment t’es-tu retrouvé à Londres?

J’avais quitté Tolochenaz (VD) pour faire un master à Bordeaux, dans le commerce, puis je suis parti en Australie pour apprendre la langue. Finalement, c’est le boulot qui m’a amené ici au mois de février.

Ah, c’est tout frais! Ça te plaît?

Je découvre! Et j’adore vivre de soirées pizza et bières gratuites! (Rire.) Ce qui me plaît, c’est l’écosystème des start-up; il y a beaucoup d’entraide.

Tu fais quoi, exactement, ici?

Je veux créer une start-up de vins et spiritueux. Il faut que ce domaine se rajeunisse. Mais je n’ai pas les capacités entrepreneuriales. Donc, en attendant, j’apprends. D’ailleurs, demain je commence un nouveau job!

Travailler en Suisse, ça ne te tente pas?

Les grandes marques n’ont pas compris le nouveau management, la nouvelle génération… Après, c’est bien de bosser avec des Suisses, car ils sont très pros. Par contre, il y a toujours trop de processus.

18 h 27. Les colocs arrivent, la soirée burrito va commencer. Message d’Adrien: «Désolé, mais ce soir, ça va être chaud pour moi: je suis vraiment fatigué, je bosse à moitié de nuit. Je vais aller me coucher… J’essaie demain vers 17 h!» Supposée rencontrer ce trader expatrié, voilà mes plans une fois encore chamboulés. L’e-mail d’Alexandre me rassure: «Je suis à la bakery tous les jours, tu veux passer?»

19 h 24. Message d’Emmanuelle: «J’aurais adoré te parler, mais je suis au lit avec la fièvre. J’ai congé le vendredi, mais je vois que tu seras déjà repartie. Dommage!»

00 h 37. Message de Stéphane: «C’est avec plaisir que nous pouvons converser sur les sujets qui t’intéressent. Sache que pour le moment, je suis à Lisbonne pour une exposition personnelle et une retraite de travail annuelle loin de la grisaille londonienne.» Difficile de rencontrer tous ces expatriés bien implantés dans leur nouvelle vie.

Alexandre

Mercredi, 10 h 30. Go à Walthamstow pour faire la connaissance d’un Romand qui tient le Today Bread. «Alex? Il est en rendez-vous, il sera là dans dix minutes.» Une tartine, un English breakfast, rien ne presse. Ou presque…

11 h 18. «Désolé! me lance le patron, un peu penaud. J’ai dix-quinze minutes à t’accorder; après, je dois aller faire mon pain.» Le temps est compté pour ce boulanger d’Echandens (VD).

Raconte-moi ton parcours en quelques mots.

Après mon BA à l’ECAL et quelques années à travailler en Suisse en tant que graphiste, j’ai décidé de faire mon master au Royal College of Art. Je ne pensais pas rester à Londres…

Mais?

La ville est tellement intéressante d’un point de vue culturel et créatif! Donc, peu après, j’ai ouvert un studio de design, travaillé pour des institutions culturelles, réalisé des événements food & design, des bread workshops – où le pain devient moyen de communication entre les gens.

Comment tu te retrouves là, dans ce café?

Mon rêve était d’avoir un espace où l’on fait du pain et des events créatifs. J’ai tout quitté pour aller apprendre le métier dans les boulangeries londoniennes pendant trois ans. Au début, j’avais une microboulangerie à la maison. Mais avec des kilos de farine partout, des horaires de nuit, ce n’était plus possible! J’ai cherché un local, mis en place une campagne Kickstarter, et on a ouvert ici il y a un mois. C’est cool!

Et alors, cette reconversion?

Je n’avais jamais eu de café avant, et ça marche bien. Les gens apprécient et c’est supergratifiant. Bien sûr, ça m’a coûté trois ans de vie complètement asociale et peu d’heures de sommeil…

Aujourd’hui, ta vie est définitivement ici?

Je pensais rester pour deux ans. Mais, après treize-quatorze ans, je suis toujours là!

Le centre de Londres, tu y vas des fois?

Non, jamais. Ce qui m’intéresse, c’est la vie de quartier. D’ailleurs, c’est un peu ma frustration. A cause des loyers chers, les gens ne restent jamais très longtemps…

Et la Suisse, dans tout ça?

C’est clair que je ne retournerai pas y vivre. Après quatre jours, je pète les plombs!

Pourquoi?

La sécurité. Là-bas, il n’y a pas de prise de risque. Ici, il faut te démarquer, être créatif. Ça te force à dépasser tes limites.

Éline

11 h 35. Alexandre regarde sa montre. Il est l’heure d’aller pétrir sa pâte. Sur mon Facebook, un message d’Eline: «Vu que je termine mon mémoire, je ne peux pas vraiment «perdre» de temps, donc si tu veux venir à ma rencontre, ce serait avec plaisir.» Hop, dans le tube direction la bibliothèque de City University, où je rencontre cette jeune femme qui termine son master en communication et médias.

Pourquoi faire des études à l’étranger?

A 23 ans, après avoir fait sciences po à l’UNIL, je ne voulais pas perdre de temps. Un master en Suisse, c’est deux ans, ici une année. Alors je suis venue, sans n’y avoir jamais mis les pieds!

Pas trop difficile, l’adaptation?

J’ai un parcours de vie atypique; je suis fille de diplomate. Vouloir partir, découvrir des gens, de nouvelles villes, c’est dans mon ADN!

Alors, Londres te plaît?

Je suis une fille de la ville. Ici, c’est immense, international, dynamique! Pour moi, la Suisse, c’est un peu petit, tu as vite fait le tour…

Justement, quel est ton lien avec la Suisse?

Même si je n’y ai pas vécu la majeure partie de ma vie, ça reste la maison. Il y a ma grand-mère, mes frères, les amis. Et le lac, les montagnes… A chaque fois que je rentre, c’est à couper le souffle. Cette nature me manque.

Mais y vivre?

Peut-être un jour, mais, là, je veux encore me faire un bagage. Tu sais, j’ai essayé de prendre racine. Sauf que, à un moment donné, tu t’ennuies. La Suisse est confortable. Elle ne te pousse jamais dans tes extrêmes.

Ici, en revanche…

Il y a tellement de compétition. J’ai posé 60 candidatures avant de trouver un poste d’assistante en relations publiques, alors que, en Suisse, j’aurais pu aller à trois entretiens. Et en plus je vis en colocation… Alors, oui, c’est un sacrifice que je fais, mais je compense avec un épanouissement personnel.

Le Brexit ne te fait pas peur?

Honnêtement, je m’en fiche. Je ne m’inquiète pas pour moi, mais plutôt pour les entreprises qui vont se délocaliser. J’ai peur que Londres perde beaucoup.

Adrien

14 h 35. La discussion aurait pu se poursuivre des heures encore, l’enthousiasme d’Eline étant contagieux, mais l’étudiante se voit obligée de retourner plonger son nez dans ses bouquins.

Jeudi, 12 h 30. La valise est prête, le vol est à 15 heures. Et Adrien me propose, finalement, un rendez-vous d’une petite demi-heure à Canary Wharf, au cœur du stress ambiant du quartier des affaires.

Comment t’es-tu retrouvé à Londres?

Je suis venu en 2005 en Erasmus pendant mon master; j’avais envie de voyager. Et l’occasion d’un job dans une banque s’est présentée à moi. Quand celle-ci a fait faillite, j’ai hésité à rentrer en Suisse… Idéalement, je voulais retrouver le même travail à Londres: mon ancien boss m’a réembauché dans sa nouvelle boîte, et voilà.

Donc cela fait plus de dix ans que tu vis dans la City.

Pas vraiment. En 2012, on m’a proposé de partir à Singapour, puis on m’a muté à Tokyo. J’y suis resté trois ans. C’était incroyable! Sauf que j’avais une copine en Europe… Avec la relation longue distance, il fallait que l’on se décide à se remettre dans la même ville. Je suis de retour depuis le début de l’année.

Pourquoi revenir là et pas ailleurs?

C’est l’endroit que je connais le mieux. En Suisse, je n’ai jamais eu une vie d’adulte. Ici, c’est presque revenir à la maison.

La Suisse, tu l’as définitivement oubliée?

Avant, je me disais que si je voulais avoir des enfants, ce serait en Suisse. Depuis Tokyo, je suis ouvert à tout, je ne fais aucun plan.

Mais est-ce que le pays te manque?

Le côté nature, oui. Cette nature immédiate, je ne la voyais pas quand j’y étais. Les bons amis et la famille aussi. Et la météo, un peu, quand même!

12 h 53. Adrien jette un regard aux multitudes de montres installées derrière lui. Le stress du trader. Un au revoir, trois bises à la suisse, il est temps de repartir. 

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Où sont les autres livetrotters? que font-ils?

Lisbonne
Jacqueline Pirszel

Elle est restée en arrêt devant le personnel de l’aéroport qui se déplace à rollers et les touristes qui visitent la vieille ville de Prague sur un Segway. Elle s’envole pour Lisbonne à la recherche de ces «vieux» qui graffent pour mieux s’intégrer dans la vie du quartier.

Malmö
Nina Seddik

Nina a quitté l’Allemagne et arrive en Suède. Première étape: Malmö, la ville suédoise ayant le taux le plus élevé d’étrangers (et où elle a croisé Marie...). Elle va voir comment les nouveaux venus se sont intégrés ici. Pour patienter, découvrez son interview d’un jeune réalisateur syrien sur notre site! 

Porto
Raphaël Surmont

Après avoir été à la rencontre de femmes digital nomads à Budapest, Raphaël est en route pour le Portugal. Il va sillonner le pays de haut en bas, en commençant par Porto, à la recherche de groupes de travailleurs sans bureau fixe. En attendant, il poste des vidéos sur YouTube: allez y faire un tour! 

Malmö
Marie Romanens

Adieu Copenhague, elle vient de débarquer à Malmö, où elle a croisé Nina! Elle ira à la découverte d’un lieu dédié aux productions artistiques allant du théâtre au cinéma, créé par une danseuse suédoise et son mari ingénieur du son. Ensuite, ce sera Göteborg puis Stockholm. 

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École: debout, on apprend mieux?

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Jeudi, 25 Août, 2016 - 05:56

Après le bureau, l’école. Venue des Etats-Unis, une idée fait son chemin: on travaillerait mieux debout. Dans le domaine scolaire, la recherche scientifique s’est d’abord focalisée sur l’aspect de la lutte contre l’obésité: dans les classes équipées de pupitres surélevés – mais flanqués d’un tabouret, ce qui permet de choisir entre être debout ou assis – un élève brûle entre 15 et 25% de calories supplémentaires.

Puis, les travaux ont mis en évidence un meilleur niveau d’attention (+12%) des élèves, sans toutefois pouvoir identifier s’il était dû à la posture physique elle-même ou à une pédagogie plus active (l’appréciation des enseignants faisait foi).

La dernière étude, publiée dans The International Journal of Environmental Research and Public Health, affirme carrément que les élèves sont plus intelligents debout. Meilleure mémoire de travail, meilleures fonctions exécutives (de +7 à 14%).

Faut-il d’urgence investir des millions dans un nouveau mobilier scolaire? Du calme. L’étude ne portait que sur 34 élèves et demande à être confirmée, relève son auteur lui-même, Mark E. Benden. Par ailleurs, le professeur texan de l’A&M University admet un conflit d’intérêts: les pupitres debout qu’il dessine sont commercialisés. 

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Les balades qui font du bien: de collines en vies antérieures

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Jeudi, 25 Août, 2016 - 05:56

Florian Fischbacher

Avenches. Promenade dans l’ancienne capitale de l’Helvétie romaine, des vestiges les plus ostensibles aux plus dissimulés.

Au cœur d’Avenches, l’importance du passé antique, les splendeurs d’Aventicum la romaine imposent déjà leur présence. Premiers indices dans les murs de l’église: des fragments d’un temple romain, récupérés au Moyen Age. Plus bas, le regard se porte sur l’amphithéâtre monumental, dans le prolongement du bourg médiéval. En s’approchant, les dimensions impressionnantes de cet édifice de prestige se révèlent. Au IIe siècle de notre ère, il pouvait accueillir jusqu’à 16 000 personnes et permet encore aujourd’hui de se faire une idée du rayonnement de la capitale de l’Helvétie romaine. Les arènes restaurées accueillent désormais chaque été des festivals d’opéra, de rock et de fanfares militaires.

Au pied de l’amphithéâtre s’étendait la ville romaine. Une colonne isolée apparaît au détour d’un bâtiment. Déjà remarqué par Lord Byron, le Cigognier, «dernier vestige du naufrage des ans», doit son nom aux oiseaux qui y nichent parfois. Difficile d’imaginer qu’ici se dressait, il y a près de deux mille ans, un imposant sanctuaire de plus de 100 mètres de long et 20 mètres de haut. Non loin de là, dans une canalisation, a été retrouvé en 1939 un magnifique buste en or de l’empereur Marc Aurèle, dont la copie est exposée au Musée romain.

Plus loin, entourées de verdure, les ruines d’un théâtre adossé à la pente invitent à l’exploration. Le bâtiment, en cours de restauration, a été utilisé intensivement comme carrière au cours des siècles. Plus loin encore, des restes de remparts donnent un aperçu de la taille d’Aventicum. Les archéologues estiment que les 230 hectares de l’enceinte abritaient quelque 20 000 habitants.

La promenade se poursuit vers ces remparts, à travers de paisibles champs et vergers ombragés. En surface, aucun indice de la grandeur passée. Il faut pourtant se représenter des rues strictement organisées en damier, des établissements thermaux et des luxueuses maisons, ornées de mosaïques et de peintures colorées.

Le chemin suit le tracé de l’enceinte antique jusqu’à Donatyre. De là, il est possible de retourner à Avenches, mais l’ascension de la colline du bois de Châtel vaut le détour, et ajoute une dimension à l’histoire de la région. Un sentier escarpé mène, entre les arbres, à un beau panorama sur le Jura et la ville médiévale.

Au nord-est, le mont Vully surplombe le lac de Morat. Un grand oppidum, fortification celtique, occupait son sommet avant qu’il soit détruit vers 80 av. J.-C., un demi-siècle avant le formidable développement urbain d’Aventicum. Sous la forêt du bois de Châtel lui-même se cacherait un autre oppidum, comme l’attestent un décrochement de pente rappelant un rempart et quelques trouvailles éparses. Mais aucune fouille récente n’y a été effectuée. Des Helvètes qui vivaient là avant la colonisation romaine ne reste qu’un nom: Avenches, dérivé de celui de la déesse celtique Aventia.

Après avoir traversé la colline de part en part, et passé sans le savoir au-dessus des ruines d’un camp retranché, érigé sans doute pour se protéger des invasions postérieures au déclin de la ville romaine, le chemin redescend pour retrouver la ville moderne.

Parcours: Avenches (place de l’Eglise, les arènes, sanctuaire du Cigognier, Théâtre romain, la porte de l’Est) – Donatyre – bois de Châtel – Avenches.
Durée: environ 3 heures.


Nos adresses dans les environs

Musée romain, Avenches

Présentation des découvertes archéologiques les plus importantes du site d’Aventicum. Ouvert du mardi au dimanche, de 10 heures à 17 heures. Gratuit ou 6 francs avec l’exposition temporaire.

www.aventicum.org/musee-romain

Office du tourisme

L’office organise des visites guidées du site, du Musée romain ou de la ville médiévale.

Place de l’Eglise 3, 026 676 99 22
www.avenches.ch

Hotel-Restaurant de la Couronne 

Au plein cœur de la ville médiévale, ce restaurant propose une cuisine raffinée et dispose d’une agréable terrasse. Un menu du jour est servi dans la partie brasserie.

Rue Centrale 20, 026 675 54 14
www.lacouronne.ch

Restaurant des Bains

Excellente adresse, avec 14 points au GaultMillau, réputée notamment pour ses poissons frais.

Route de Berne 1, 026 675 36 60
www.restaurantdesbains.ch

Plage

Une plage de sable sur les rives du lac de Morat, près d’un camping et d’un port de plaisance. La ville romaine aussi disposait d’un port non loin de là, très important pour l’échange de marchandises.

Camping-Port-Plage, 026 675 17 50
 

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Florian Fischbacher
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Le Botox ne fige pas que les rides

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Jeudi, 25 Août, 2016 - 05:57

Céline Bilardo et Julien Calligaro

Prisée par de nombreuses patientes en quête de bonne mine, la toxine botulique cache pourtant un effet surprenant: les personnes «botoxées» auraient plus de peine à interpréter les émotions des autres.

«Une patiente qui a reçu des injections de botox ne peut pas imiter les expressions de ses interlocuteurs et ne peut donc pas interpréter le ressenti de ces personnes.» Jenny-Charlotte Baumeister est la principale auteure d’une étude* publiée en avril 2016 dans la revue Toxicon sur les effets de la toxine botulique sur l’interprétation des émotions. Elle explique: «De manière générale, une personne peut ressentir les émotions d’une autre quand elle peut reproduire son expression sur son visage (on parle de feed-back proprioceptif, ndlr). Or, après injection, ce feedback est interrompu.»

La scientifique a mené sa recherche sur le botox – considéré comme l’un des plus puissants poisons connus au monde – durant deux ans au département des neurosciences cognitives de l’école supérieure italienne SISSA. Elle a confronté deux groupes de patientes face à des phrases et des images d’expressions faciales représentant des émotions très tristes, très joyeuses, moyennement tristes et neutres. Résultat? «Les femmes ayant reçu une injection de toxine botulique percevaient très bien les émotions extrêmes (très triste, très heureux), mais pas les émotions plus subtiles, et prenaient plus de temps pour les décrypter. Elles montraient aussi une plus grande difficulté à caractériser des émotions proches les unes des autres.»

* «Deeper than skin deep – The effect of botulinum toxin-A on emotion processing». J.-C. Baumeister, G. Papa, F. Foroni.

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La robe magique de Camille Falciola

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Jeudi, 25 Août, 2016 - 05:57

Dans la vie de tous les jours, Camille Falciola travaille aux studios Universal Hollywood, le grand parc d’attractions de Los Angeles. Actrice, elle propose des animations aux visiteurs, tantôt sous un costume de Minion, tantôt en Georges le petit curieux.

Cette Genevoise de 27 ans, arrivée en Californie il y a dix ans pour y poursuivre ses études, a une autre passion: la mode teintée de pop culture. Elle a commencé par coudre des tenues de Halloween pour ses proches, puis s’est prise au jeu, en complète autodidacte. En regrettant que l’univers fashion n’ait rien ou peu à proposer aux jeunes femmes passionnées de comics, de cinéma, de science-fiction ou de séries TV.

Alors Camille Falciola s’est lancée à l’eau, proposant deux créations au concours de mode organisé par la convention Comic Con de San Diego, l’incontournable rendez-vous annuel des geeks aux Etats-Unis. L’une des robes, inspirée par la série Breaking Bad, n’a pas été retenue lors des sélections préliminaires.

Mais l’autre, oui. Fan de Harry Potter, Camille Falciola a proposé une élégante robe crème, portant la Carte du Maraudeur, celle qui apparaît et disparaît avec une formule magique dans la célèbre saga. Le motif brodé de la robe, lui aussi, surgit et s’efface à volonté grâce à un procédé thermosensible à base de fibres de carbone. Cette création a impressionné le public du concours de mode de Comic Con, qui lui a donné son grand prix lors l’édition 2016 de la convention, fin juillet. L’une des trois récompenses principales de ce concours organisé depuis trois ans au sein du fameux salon.

Le prix permettra à Camille Falciola de concevoir plusieurs pièces pour la chaîne de magasins Hot Topic, dont les vêtements et accessoires sont imprégnés de culture pop, musique comprise. Les créations de la jeune Genevoise seront mises en vente au printemps prochain. Il va donc falloir faire vite, surtout qu’aux studios Universal les préparations de Halloween battent déjà leur plein. Mais Camille Falciola est bien décidée à prendre son nouveau destin en main, sous le soleil californien. 

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Les balades qui font du bien: entre nature sauvage et témoins du Moyen Age

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Jeudi, 25 Août, 2016 - 05:57

Vallon du Nozon. De Romainmôtier à La Sarraz, deux mondes attendent les marcheurs: celui d’une profonde combe intacte, et celui des pèlerins qui se rendaient à Rome.

Dans la tempête végétale du pied du Jura vaudois se dresse tel un phare le clocher de l’abbatiale de Romainmôtier. Au cours des siècles, sa découverte au cœur d’une région encore sauvage réjouissait le pèlerin soucieux de trouver un abri sûr pour la nuit. Aujourd’hui, il donne de sa hauteur toute la magie aux randonnées pédestres qu’offre la région.

Il en est une, de ces randonnées, qui plus que les autres rappelle le poids de l’histoire. C’est celle qui relie le village témoin du haut Moyen Age au château de La Sarraz quelques kilomètres en contrebas. Un haut lieu de la vie religieuse à une forteresse féodale. Entre deux, les profondeurs d’un vallon dont rien du monde extérieur ne vient troubler la sérénité ni la vie sauvage.

Pendant des siècles, les deux localités furent des haltes pour les pèlerins, marchands et autres voyageurs qui se rendaient du nord-ouest de l’Europe à l’Italie en passant par le Grand-Saint-Bernard. En 990, un évêque anglais, Silgéric, s’est rendu de Cantorbéry à Rome en passant par là. Sur le chemin du retour, il a soigneusement consigné les 79 étapes de son itinéraire. Cette route est connue depuis lors comme la Via Francigena, la route des Francs. Vers la Ville éternelle, bien sûr.

«Les pèlerins ont utilisé ce cheminement durant un demi-millénaire, dès l’an mil jusqu’à la Réforme. Durant un tel laps de temps, ils ont employé divers itinéraires. Mais celui passant par Romainmôtier était le plus court», raconte l’historien Christian Schulé, spécialiste de cette région. La tradition voulait qu’ils fassent étape dans la maison des voyageurs édifiée à côté de l’abbatiale. Les marchands qui empruntaient le même itinéraire auraient plutôt fait étape à La Sarraz, à l’abri du château.

Entre les deux, le chemin accompagne le Nozon, charmante petite rivière qui prend sa source plus haut dans le Jura à proximité du village de Vaulion pour ensuite irriguer le verdoyant fond de vallée entre Romainmôtier et le village voisin de Croy, et alimenter en eau la roue à aubes du moulin.

Passages incontournables

Là se termine la partie agreste de la promenade. Encore quelques pas, et la rivière plonge dans un gouffre de plusieurs mètres de hauteur, la cascade du Dard. C’est le point de départ des gorges du Nozon. Désormais, la vie devient sauvage. Le silence n’est troublé que par l’écoulement de la rivière et le chuchotement des arbres. Le mode extérieur s’efface. Attention, il n’est pas impossible d’y apercevoir un chevreuil.

Néanmoins, la balade se déroule, familiale, rythmée par la traversée de la rivière sur des ponts. L’itinéraire, labellisé, aboutit vite à l’hôpital Saint-Loup, dont la clairière aménagée marque le retour à la civilisation.

Les voyageurs médiévaux ont-ils vraiment emprunté cette gorge? «On n’en est pas sûr, nuance l’historien Christian Schulé. Ce qui est certain, c’est qu’ils devaient faire étape à chaque extrémité de ce parcours que la géographie a fait passages incontournables.»

Parcours: Romainmôtier – Croy – cascade du Dard – hôpital Saint-Loup – La Sarraz.
Durée: 2 heures.


Nos adresses dans les environs

Fleur de farine, Romainmôtier
Ce café-boulangerie se distingue par la qualité de ses limonades artisanales et surtout de ses pains, dont celui de campagne au petit-lait.

Rue du Bourg, 024 453 16 06
www.fleurdefarine.ch

Café de la Clé d’or, Romainmôtier

Une agréable terrasse en plein cœur du village.

Place du Bourg 1, 024 453 11 20

Rôtisserie Le Gaulois, Croy

Une bonne adresse, 14 points au GaultMillau, avec un plat du jour des plus abordables.

024 453 14 89
www.au-gaulois.com

Abbatiale de Romainmôtier

Ce lieu, construit entre 990 et 1028, peut se visiter tous les jours de 8 heures à 18 heures.

www.romainmotiertourisme.ch

Musée du cheval, La Sarraz

Situé dans le château, l’espace est ouvert tous les jours, entre juin et août, de 13 heures à 17 heures. Fermé les lundis.

Le Château 1
www.museeducheval.ch

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Dominic Favre / Keystone
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Chirurgie esthétique: les demandes d’interventions intimes explosent

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Jeudi, 25 Août, 2016 - 05:58

Céline Bilardo et Julien Calligaro

Opération phare: la nymphoplastie, qui consiste à raccourcir les petites lèvres du vagin, pour des raisons esthétiques ou encore pratiques

La nymphoplastie, ou labiaplastie, est aujourd’hui l’opération de chirurgie intime la plus demandée. Elle consiste à raccourcir les petites lèvres du vagin lorsqu’elles sont jugées trop grandes. «Chez certaines femmes, les petites lèvres dépassent les grandes, alors qu’elles ne devraient pas», explique le chirurgien genevois Xavier Tenorio. La majorité de ses clientes ont entre 20 et 30 ans.

La nymphoplastie connaît un grand succès depuis quelques années, influencé par l’effet de mode du sex design, qui consiste à resculpter son sexe au moyen de la chirurgie esthétique pour le rendre conforme aux canons de beauté actuels. Rien qu’à Genève, plusieurs dizaines de chirurgiens pratiquent cette intervention, facturée entre 2000 et 15 000 francs.Si la nymphoplastie est d’ordre esthétique, le chirurgien Xavier Tenorio évoque également des aspects pratiques: «Des petites lèvres trop importantes peuvent dépasser des sous-vêtements et créer une gêne, causant irritations ou encore impossibilité de faire du vélo.»

D’autres interventions de chirurgie intime existent, telles que l’agrandissement du clitoris, le rétrécissement du vagin, ou encore l’infiltration du point G à l’acide hyaluronique. «Ces opérations ont un but fonctionnel, explique le gynécologue Bernard Gall. Les femmes qui y ont recours souhaitent retrouver le plaisir sexuel qu’elles avaient avant un accouchement.» 

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L’avenir du cuir? Dans l’ananas!

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Jeudi, 25 Août, 2016 - 05:58

Sou'al Hemma

Porter du cuir sans complexe? C’est désormais possible grâce à l’invention de la designer espagnole Carmen Hijosa: le Piñatex. Inspiré d’une tenue cérémonielle portée aux Philippines, ce textile inédit se compose de fibres de feuilles d’ananas. Conséquences, il n’implique aucune maltraitance sur les animaux et transforme des déchets organiques en articles de mode.

La ressemblance avec le cuir traditionnel est frappante. Le Piñatex se révèle tout aussi robuste et raffiné. Il peut être teint, imprimé et traité différemment selon la texture et l’épaisseur voulues. Mais l’analogie s’arrête là. Côté prix, le cuir écoresponsable et végane l’emporte, avec 23 euros au mètre carré contre 25 à 38 euros pour le cuir animal. De même au niveau environnemental: les déchets que sa production entraîne représentent 5% de la matière première contre 25% pour son concurrent. 

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Pinatex
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Les balades qui font du bien: quand le sel était si précieux

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Jeudi, 25 Août, 2016 - 05:58

Via Salina. Partant de France pour rejoindre Berne, la route du sel passe notamment par Sainte-Croix et Vuitebœuf, où l’on peut en découvrir d’antiques vestiges creusés dans le calcaire.

Il fut un temps où le sel était précieux, on allait loin pour le chercher. C’est ce que nous rappelle la Via Salina, qui part d’Arc-et-Senans, en France, pour rejoindre Berne, enjambant le Jura franco-suisse et passant par Yverdon-les-Bains. Sur une partie de son trajet, elle croise la Via Francigena, la «voie des Français», qui menait jusqu’à Rome.

C’est peut-être entre Sainte-Croix et Vuitebœuf que les traces laissées par l’antique Via Salina permettent le mieux de remonter le temps. Ainsi, s’il ne faut qu’à peu près deux heures (à la descente, un peu plus à la montée) pour accomplir les 7 kilomètres qui séparent les deux localités, c’est un voyage de plusieurs siècles que nous sommes ici invités à entreprendre.

Des attelages chargés

Au début, le tracé de la randonnée joue à cache-cache avec la route cantonale. Il faut suivre le balisage «70, Via Francigena» et les panneaux «Tourisme pédestre». C’est un peu en dessous du Château-Sainte-Croix que l’on entre dans le vif du sujet, après avoir emprunté une ouverture entre les glissières de la route. Il faut suivre un sentier escarpé puis, soudain, elle est là: la Via Salina.

Dans les dalles de calcaire, des ornières ont été creusées – par l’homme pour guider les chariots ou par le frottement des roues, les avis divergent – ainsi que des marches grossières. Il faut s’arrêter à cet endroit et laisser faire son imagination. Au bout de quelques minutes, on les entend arriver. Les roues des chariots grincent, les sabots des chevaux et des bœufs martèlent le sol, les hommes encouragent les bêtes, s’encouragent eux-mêmes. On est en 1700, les attelages sont chargés de sel et de bien d’autres marchandises. Un bœuf rechigne à avancer, un jeune homme bois l’eau d’une cruche, un autre se réjouit d’arriver à Yverdon, de retrouver les filles de l’auberge. Au bas de la courbe, ils disparaissent, fantômes d’un passé juste entraperçu.

Le long du chemin, des panneaux relatent l’histoire de la Via Salina, évoquent les clous des chaussures romaines découverts ici, expliquent l’usage des ornières.

A l’entrée de Vuitebœuf, le rêve se prolonge un peu face à une maison de 1708. Elle, elle les a vraiment vus passer, les convois de marchandises de la Via Salina!

Depuis là, la balade est moins historique mais plus bucolique, entre prés, pâturages et forêts. Arrivé à Valeyres-sous-Montagny, la suite du trajet étant sans intérêt, on reprend le train pour Yverdon et on songe aux chars à bœufs avant de remonter trivialement dans sa voiture laissée au parking de la gare.

Parcours: Sainte-Croix – Le Rocher – Le Château-Sainte-Croix – Grange-la-Côte – Vuitebœuf – Valeyres-sous-Montagny.
Durée: 2 h de Sainte-Croix à Vuitebœuf et 1 h 30 de Vuitebœuf à Valeyres-sous-Montagny.

A l’Office du tourisme d’Yverdon (à côté du parking longue durée de la gare), on peut acheter un topoguide Terra Salina (20 fr.) qui sera bien utile.


Nos adresses dans les environs

Musée des arts et sciences de Sainte-Croix

L’espace présente notamment un atelier de mécanique ancienne et une collection de machines à écrire.

Avenue des Alpes 10, 077 453 75 56
www.musee-mas-sainte-croix.ch

Musée Cima, Sainte-Croix

Le Centre international de la mécanique d’art permet d’admirer des boîtes à musique, des automates, des oiseaux chanteurs et une forêt enchantée.

Rue de l’Industrie 2, 024 454 44 77
www.musees.ch/Pages/arriva.html

Boucherie Junod, Sainte-Croix

Jambon cru de Saint-André, saucisson vaudois, terrine de campagne, boudin créole, etc.

Rue Centrale 11, 024 454 21 85
www.boucheriejunod.ch

Maison d’Ailleurs, Yverdon-les-Bains

Un fantastique «musée de la science-fiction, de l’utopie et des voyages extraordinaires».

Place Pestalozzi 14, 024 425 64 38
www.ailleurs.ch

La Ferme, Yverdon-les-Bains

Le magasin propose de magnifiques produits du Nord vaudois: légumes, produits laitiers, viandes, boulangerie, fruits, boissons, etc.

Rue de la Plaine 15, 024 425 66 56
www.lafermeyverdon.ch

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Patrick Morier-Genoud
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Chirurgie esthétique: les hommes aussi ont des seins

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Jeudi, 25 Août, 2016 - 05:59

Céline Bilardo et Julien Calligaro

La gynécomastie est une pathologie peu connue et encore taboue. Une intervention rapide suffit pourtant à la traiter.

Plus de cent par an: c’est le nombre de cas d’hypertrophie des seins chez les hommes que Stéphane Smarrito, chirurgien à la Clinique de Montchoisi à Lausanne, opère. Cette pathologie, appelée gynécomastie, est présente chez plus d’un adolescent sur deux. Elle peut être la conséquence de surpoids, mais également d’un dérèglement hormonal ou d’un cancer des testicules.

Dans le premier cas, on parle de «pseudogynécomastie», ou d’adipomastie. Une liposuccion suffit alors à enlever l’accumulation de graisse au niveau des pectoraux. Dans le second, un bilan de santé est nécessaire pour traiter la cause directe de la gynécomastie. La plupart du temps pourtant, il n’y a pas de raison particulière qui explique cette pathologie.

L’opération chirurgicale, d’une durée de quarante-cinq minutes, est alors conseillée. Il s’agit d’enlever une partie de la glande mammaire, trop volumineuse, tout en effectuant une liposuccion. L’intervention coûte entre 2500 et 12 000 francs. Elle se place au quatrième rang des opérations de chirurgie esthétique les plus pratiquées au monde chez les hommes (172 000 interventions en 2014), après la correction des paupières (près de 300 000), la rhinoplastie (235 000) et la liposuccion (175 000).

La majorité des patients de Stéphane Smarrito ont entre 18 et 25 ans. «Il m’arrive d’opérer de temps en temps des ados lorsque les seins sont trop volumineux, précise-t-il. Mais il ne faut pas se précipiter: 90% des gynécomasties régressent de manière spontanée à la fin de l’adolescence.»

Fabrice Mazenauer, Vaudois de 24 ans, a subi une gynécomastie en 2015. «Enfant, j’étais grassouillet. Puis, à mes 18 ans, j’ai décidé de me prendre en main et de faire du fitness. Alors que j’avais perdu beaucoup de poids, j’ai remarqué que de grosses boules au niveau des tétons persistaient.»

A l’époque, le jeune homme pensait que c’était de la graisse. C’est après quelques recherches sur l’internet qu’il découvre qu’il souffre d’une gynécomastie. L’opération l’a décomplexé: «Aujourd’hui, mon torse est totalement plat. Je peux enfin mettre un t-shirt moulant.» Il regrette que la gynécomastie soit encore un sujet tabou en Suisse: «Trop peu de personnes savent de quoi il s’agit. Je suis sûr que certains garçons en souffrent sans même s’en rendre compte.» 

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Staccato: transit

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Jeudi, 25 Août, 2016 - 05:59

«J’ai failli la jeter à l’eau au large de Mikonos…» Chut, c’est fini, l’exaspération est retombée, mari et femme sont rentrés sains et saufs, vivement la rentrée conjugale. N’empêche, chaque été, je vérifie la pertinence de cette affirmation paradoxale: les vacances sont (souvent) l’enfer du couple – comme des amitiés, d’ailleurs.

Pourquoi les diablotins relationnels se réveillent-ils, de préférence, au paradis? Parce que c’est en vacances que le niveau des attentes placées dans le couple atteint son paroxysme, expliquent les pros de la psychologie. Parce qu’il faut passer du temps avec quelqu’un pour se rendre compte qu’on n’a rien à se dire, ajoutent les pros du cynisme.

Une journaliste du site Slate suggère une approche plus éthologique. Elle note ce détail: les disputes les plus fréquentes et épiques se produisent en situation de transit. Elle cite notamment un sondage américain qui mesure les facteurs de stress en vacances: à la première place figurent le trajet pour l’aéroport et le passage dans ce dernier.

Je pense aux colères noires sur tapis roulant et aux saignantes engueulades au volant et je ne peux qu’acquiescer: en transit, je suis une matière humainement inflammable. Pourquoi? Parce que j’ai quitté ma sphère familière, pas encore atteint l’ailleurs qui m’attend, je flotte dans un hors sol incertain et ça me fragilise.

C’est en méditerranée que l’ami suscité m’avoue avoir frôlé l’uxoricide. C’était à bord d’un somptueux voilier de croisière, rien à voir avec les rafiots de migrants. N’empêche, bravant les accusations d’indécence, je ne peux m’empêcher de faire le rapprochement: le «migrant», n’est-ce pas celui qui n’est ni émigrant ni immigré, condamné à flotter dans un hors sol incertain? Ma légère nervosité aéroportuaire n’a-t-elle pas un petit quelque chose à voir avec son abyssal désarroi?

Ça me donne une piste pour sortir de l’inimaginable, pour essayer un tant soit peu de me mettre à sa place: je m’imagine en transit dans un aéroport opaque, dans cet état de nervosité anxieuse que tout le monde connaît bien. Sauf que, en plus, je n’ai pas de billet. Je n’ai pas de valise. Je ne peux pas rentrer chez moi parce qu’il n’y a plus de chez-moi. Personne ne m’attend nulle part. Je ne sais pas s’il existe un ailleurs où je pourrais recréer une sphère familière.

Je suis un damné du transit et je rêve de pouvoir dire un jour: «Les vacances, c’est l’enfer.»

anna.lietti@hebdo.ch/ @AnnaLietti

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Les balades qui font du bien: petite balade entre époques

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Jeudi, 25 Août, 2016 - 05:59

Vy de l’Etraz. Près de Nyon, au pied du Jura, cette route cultive le souvenir d’une ancienne voie romaine et d’une abbaye cistercienne.

Dans une campagne vaudoise quadrillée par des chemins vicinaux à l’équerre et des champs tirés au cordeau, le pied du Jura est une zone de respiration et de nature où les souvenirs du passé n’ont pas disparu sous la botte des aménageurs du territoire. C’est sous les frondaisons des chênes, des hêtres, des marronniers, des tilleuls et des pins qu’ondule gracieusement un vieux chemin de campagne, la Vy de l’Etraz.

Celle-ci courait de Gex, en France voisine, au lac de Neuchâtel. Aujourd’hui, c’est le tronçon entre La Rippe, village accolé à la frontière française, et Gingins, sur la route de Saint-Cergue, qui est le plus charmant et le plus chargé de mémoire. Son nom, dérivé de via strata, ou route empierrée, suggère qu’il a été ouvert par les Romains, qui nommaient ainsi leurs grandes voies de communication.

Pendant longtemps, les historiens ont estimé que cette route reliait la ville voisine de Nyon, où une garnison de légionnaires avait été installée dès la fin de la guerre des Gaules, en 50 av. J.-C., au camp retranché de Vindonissa, proche de Brugg, en Argovie. Mais une recherche plus récente de l’archéologue Nathalie Pichard Sardet suggère une origine plus ancienne, permettant les communications entre le sud de la Gaule et le nord de l’Helvétie. Sinon, pourquoi la route, qui longe le pied du Jura, passe-t-elle à l’écart du camp des soldats de Jules César?

Au XIIe siècle, c’est une abbaye qui est érigée sur une hauteur à quelques centaines de mètres de la route, Bonmont. Le lieu est tranquille, à l’écart des villages. Des sources proches l’alimentent en eau. Les moines se rattachent à l’ordre de Cîteaux, fondé quelques décennies plus tôt en France, qui se distingue par sa rigueur.

Un lieu dépouillé

L’architecture de l’abbaye s’en ressent: la nef, le chœur, le petit transept sont d’un dépouillement qu’une restauration du milieu des années 1990 a su restituer. Unique coquetterie, le clocher carré, ajouté à la fin du XVe siècle en remplacement d’un petit clocheton, «témoignant du relâchement de la stricte observance de la règle», selon la fiche publiée par la Société d’histoire de l’art en Suisse. L’abbaye a été sécularisée à la Réforme, en 1536. Toutefois, des concerts de chant grégorien sont périodiquement organisés dans cette église, cultivant l’esprit du lieu.

Les bâtiments voisins abritent aujourd’hui l’un des clubs de golf les plus huppés de la région lémanique, ouvert dans les années 1980 par Henri-Ferdinand Lavanchy, décédé en 2012, l’un des fondateurs de la multinationale de travail par intérim Adecco.

Le cadre largement préservé, la vue spectaculaire sur les Alpes, la proximité de Genève et une fiscalité arrangeante ont attiré d’autres fortunes: un ancien banquier privé réside en voisin. La navigatrice Dona Bertarelli et sa mère, Iris, y conservent de belles propriétés en dépit de leur départ pour Gstaad en 2007.

La Vy de l’Etraz est largement tombée dans l’oubli dès la fin du XVIIIe siècle, concurrencée par les routes ouvertes à cette époque entre les divers villages de la région. Pour le grand bonheur des promeneurs, cyclistes et cavaliers. 

Parcours: La Rippe – Bonmont (abbaye) – Le Crêt – Gingins.
Durée: 1 h 45.


Nos adresses dans les environs

Abbaye de Bonmont

Le lieu est ouvert de 13 heures à 17 heures du mardi au dimanche en juillet et août. Et samedi et dimanche exclusivement d’avril à juin et de septembre à fin octobre.

Auberge de La Rippe

L’établissement est l’un des mieux notés de la région par le GaultMillau.

Rue des 4 Fontaines 1, 022 367 12 02
www.auberge-la-rippe.ch

Café-restaurant de la Poste, Gingins

Pâtes et pizzas.

Rue de Derrière 13,022 369 22 98
delaposte.ch

Auberge Les Platanes, Chéserex

Restaurant gastronomique qui a pour spécialité le steak tartare.

022 369 17 22
www.lesplatanes.ch

Restaurant de la Barillette, Gingins

Sur les crêtes du Jura, à 1450 mètres d’altitude, le restaurant propose une carte avec fondues ou tartes aux fruits. La vue est à couper le souffle sur l’arc lémanique et le massif du Mont-Blanc.

022 360 12 33
www.restaurantbarillette.ch

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Yves Genier
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